Note de la rédaction: Ceci est le deuxième article d’une série en trois parties sur la recherche du CIFOR sur les marais de palmiers au Pérou. Lisez la première partie “Un projet vise à révéler les mystères des tourbières du Pérou” ici.
IQUITOS, Pérou – José González de Tanago fixe un trépied sur le sol instable et marécageux près du lac Quistococha. Il y attache une boîte en métal portant sur le dessus quelque chose qui ressemble à un énorme œil d’insecte.
Bien que l’appareil ne soit pas sans rappeler R2D2 de Star Wars, l’œil est en fait un objectif de caméra et la boîte contient un faisceau laser.
Le système, connu sous le nom de LiDAR ou «Light Detection And Ranging», fournit une image très détaillée de la végétation du marais de palmiers, explique M. González de Tanago, un étudiant en doctorat à l’Université de Wageningen qui travaille avec le Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR).
Lors de sa rotation sur le trépied, le LiDAR numérise la végétation, en enregistrant des données qu’un ordinateur pourra ultérieurement utiliser pour créer une image tridimensionnelle de la forêt. Comme le système prend en compte les branches et les variations du diamètre des troncs d’arbres individuels, M. González de Tanago peut calculer plus précisément la quantité de biomasse aérienne, ainsi que le carbone qu’elle stocke.
Son travail fait partie du Programme d’Adaptation et d’Atténuation Durables des Zones Humides (SWAMP), un effort de collaboration entre le CIFOR et le Service des Forêts des États-Unis.
Les systèmes LiDAR ont généralement été utilisés dans des avions pour cartographier la biomasse en fonction de la hauteur de la cime des arbres. Le système utilisé au sol par M. González de Tanago est relativement nouveau. Selon lui, il présente des avantages et des inconvénients.
«Le LiDAR terrestre offre un haut niveau de détails sur la structure de la forêt dans une petite zone, tandis que le LiDAR aéroporté peut couvrir des zones plus vastes sur des centaines ou milliers de kilomètres carrés», dit-il.
La mesure au sol est plus précise car elle fournit à la fois des mesures verticales et horizontales, tandis que les calculs du système aéroporté se basent sur la moyenne de la hauteur de la canopée dans une zone.
«Toutefois, il est impossible de couvrir des grandes surfaces avec le LiDAR terrestre. Puisque nous échantillonnons les moindres détails, ceci prendrait un temps considérable», dit-il.
Comme le système terrestre est nouveau, M. González de Tanago doit développer avec ses collègues le logiciel nécessaire au traitement de ses données. Son objectif est de corréler les données prises au sol avec les images satellites pour que les pays puissent faire un suivi des stocks de carbone et des émissions à distance, en utilisant des images satellites qui sont disponibles gratuitement.
Ceci est important pour les pays qui, comme le Pérou, qui développent des systèmes pour faire le suivi des programmes visant à réduire la déforestation et la dégradation des forêts (REDD+).
«Cette recherche s’inscrit dans le cadre des systèmes de surveillance et de vérification de la REDD+», explique M. González de Tanago. «Nous devons développer des méthodes plus efficaces et plus précises afin de mesurer les stocks de carbone au fil du temps.»
Pour plus d’informations sur les sujets abordés dans cet article, veuillez contacter Kristell Hergoualc’h sur k.hergoualch@cgiar.org.
La recherche du CIFOR sur les forêts et la nutrition s’inscrit dans le cadre du Programme du CGIAR sur les Forêts, les Arbres et l’Agroforesterie. Le projet SWAMP est appuyé par un financement de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID).
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