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Pourquoi l’accès à l’information est important pour le journalisme environnemental

Réflexions de la RDC dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse
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Les journalistes environnementaux participent dans une formation à Kisangani, RDC Axel Fassio/CIFOR

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Quelle meilleure façon de commémorer la Journée mondiale de la liberté de la presse que d’échanger avec certains des meilleurs journalistes de la RDC en matière d’environnement.

Dans le cadre de la Semaine de la science organisée par le projet FORETS à l’Université de Kisangani, 12 professionnels des médias de tout le pays reçoivent une formation pour améliorer leurs techniques journalistiques et leur connaissance des questions scientifiques. Cependant, pour que le journalisme d’enquête progresse en RDC, un obstacle persiste : le difficile accès à l’information.

Le gouvernement rend rarement l’information publique, les sources potentielles refusent de parler aux médias, et les problèmes de sécurité rendent le travail sur le terrain risqué. En ce qui concerne les questions environnementales, un obstacle supplémentaire est que le domaine n’est pas accessible qu’à quelques-uns disposant de connaissances techniques et d’une formation dans le domaine.

Par conséquent, Nouvelles des Forêts a demandé aux participants de cette formation de partager leurs réflexions sur cette question. Voici ce qu’ils ont exprimé :

« Quand il faut chercher l’information, des chiffres auprès des services publics ou des entreprises privées, c’est toujours difficile. Et très souvent pour des cas de pollution de l’environnement par les entreprises minières, et les autorités et les entreprises pollueuses refusent de déclarer, ou même de donner les interviews aux journalistes. Pendant ce temps, la situation s’empire et la population attend impatiemment que le journaliste lui fournisse la bonne information, la vraie. C’est une volonté parfois criminelle d’empêcher le professionnel de média de faire son travail, probablement parce que les gens ne travaillent pas dans le respect des normes environnementales. » Concilie Kalombo (Lubumbashi, Haut-Katanga)

« Les journalistes environnementaux au Tanganyika demandent l’implication totale du gouvernement dans la résolution du conflit bantou-pygmée enfin de leur permettre de bien faire les enquêtes sur le terrain. Dans cette partie du pays, les journalistes ont difficulté à accéder à l’information car les villages et forêts sont occupées par des miliciens. »  Jacques Furahisha (Kalemie, Tanganyika)

« L’accès a l’information est très important pour que les journalistes environnementaux puissent s’investir à fond pour un monde meilleur et se professionnaliser davantage à travers des formations et des recherches pour un meilleur rendu dans leurs informations. » Fyfy Solange Tangamu (Kinshasa)

« Que les autorités compétentes de la RDC donnent l’accès facile à l’information aux journalistes environnementaux en particulier et prennent des mesures pour protéger les forêts et la biodiversité en RDC. » Roger Kabata (Matadi, Kongo Central)

« À l’occasion de cette journée, je demande que les forêts de l’est de la RDC soient libérées par les hommes armés qui exploitent illicitement les ressources naturelles. Aussi que le gouvernement punisse tous les criminels environnementaux qui sont libres dans la région. » Cosmas Mungazi (Goma, Nord-Kivu)

« À notre niveau l’accès à l’Internet pose un sérieux problème par rapport à sa qualité et disponibilité y compris l’inaccessibilité aux sites des informations par manque de mobilité (moyen de transport). » Paulin Yangambi (Yangambi, Tshopo)

« Pour cette journée consacrée à la liberté de la presse, que les journalistes environnementalistes au travers de leurs publications, mettent les mots sur les douleurs sous lesquelles ploie notre planète. Ceci afin de sensibiliser les populations pour adopter des comportements responsables en faveur de la terre qui est notre unique maison commune. » Thierry Kalonji (Kinshasa)

« En ce jour de la liberté de la presse, j’apelle les journalistes à une prise de conscience de l’ampleur du rôle qu’ils doivent jouer dans la protection de l’environnement en donnant une place de choix aux questions liées à la terre dans les médias ! » Hervé Mukulu (Beni, Nord-Kivu)

« L’environnement étant la source la plus précieuse de l’humanité, les autorités, à tous les niveaux de prise de décision sont priées de faciliter la tâche aux journalistes afin d’accéder aux eaux et aux forêts pour informer de leur évolution de laquelle dépend la vie humaine. » Alain Alame (Goma, Nord-Kivu).

« Le journalisme environnemental reste atypique par la technicité du domaine, l’unique solution reste dans l’accès du journaliste à l’information de qualité et aux sources officielles afin de mieux informer et changer le paradigme dans le domaine de l’environnement. » Alfred Ntumba (Kinshasa)

Que commémorons-nous ?

Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la 26ème session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991.

Cette initiative est également une réponse à l’appel de journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias.

Tous les ans, la Journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession.

Cette recherche a été possible grâce à l'aide financière Union européenne
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