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Nouvel outil de l’Indonésie contre le changement climatique

Le système INCAS va surveiller les émissions indonésiennes.
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Orang utan di pulau Kaja, Kalimantan Tengah. Propinsi ini Provinsi Kalimantan Tengah menjadi yang pertama melaksanakan INCAS sebelum diperluas secara nasional. Terry Sunderland/CIFOR

Un orang-outan en Kalimantan Central. La province a été la première à essayer le système INCAS en Indonésie. Photo : Terry Sutherland/CIFOR

JAKARTA, Indonésie — C’est l’une des plus vastes zones forestières de la planète… et elle a les taux de déforestation et de dégradation parmi les plus élevés. En Indonésie, le gouvernement a un objectif d’envergure : réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 26 % d’ici 2020. Et si l’aide internationale le permet, d’aller jusqu’à 41 % sur la même période.

Pour soutenir ce projet, le gouvernement indonésien a élaboré un système de surveillance des émissions de GES du pays.

Le Système indonésien de suivi du carbone national (INCAS, acronyme anglais de l’Indonesian National Carbon Accounting System) servira de base au système de suivi, de notification et de vérification (MRV, acronyme anglais de measurement, reporting and verification) du pays pour le secteur terrestre.

Le MRV est exigé par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Lors d’un récent séminaire public à Jakarta, le ministre de l’Environnement et des Forêts, Siti Nurbaya, a officiellement approuvé l’INCAS.

« Nous sommes tous conscients que la déforestation, la dégradation et les incendies de forêt contribuent aux émissions de gaz à effet de serre. Grâce à la méthode d’INCAS nous pouvons aller de l’avant, en nous basant déjà sur des données chiffrées sur les émissions plutôt que d’en parler », a déclaré le ministre Nurbaya lors du séminaire sur l’INCAS.

INCAS a été conçu pour rassembler les meilleures données spatiales, biophysiques et de gestion disponibles de l’ensemble du domaine terrestre du pays. L’objectif est de quantifier les changements de stocks de carbone et d’émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs agricoles, forestiers et d’autres utilisations des terres en Indonésie.

« INCAS constituera une plate-forme nationale unique, ce qui signifie que toutes les ressources pourront être consacrées un système unique et centralisé produisant des estimations des GES pour l’ensemble de la notification des émissions de l’Indonésie, plutôt que de devoir développer et exploiter divers systèmes séparés », déclare Tom Harvey, gestionnaire du programme INCAS pour le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR)

INCAS est un système ouvert, transparent et en amélioration continue qui est conçu pour intégrer de nouvelles données et technologies au fur et à mesure qu’elles émergent

Tom Harvey

INCAS utilise une approche Tier 3 pour les forêts, comprenant un modèle pour le bilan massique du carbone, et une approche de type Tier 2 pour les tourbières. Les deux approches utilisent les données propres au pays.

« INCAS est un système ouvert, transparent et en amélioration continue qui est conçu pour intégrer de nouvelles données et technologies au fur et à mesure qu’elles émergent », explique M. Harvey.

Dans son avant-propos de la publication décrivant les méthodes dINCAS, présentée lors du séminaire le ministre Nurbaya écrit : « J’espère que la mise en place d’INCAS en tant que système officiel de MRV pour le domaine terrestre de l’Indonésie augmentera la confiance des investisseurs dans les activités de REDD+ au sein de notre pays et nous aidera à transformer en toute confiance notre gestion des terres pour une durabilité environnementale, sociale et économique. »

La province Kalimantan Central a été la première à tester l’utilisation du system INCAS avant qu’il ne soit étendu à l’échelle nationale.

Les résultats provisoires constituent le premier profil d’émissions de GES décomposé en ses « éléments constitutifs des changements des stocks de carbone forestier, des émissions de non-CO2 issues de la combustion de la biomasse, des émissions de CO2 et de non-CO2 issues des sols minéraux, ainsi que de l’oxydation biologique et du N2 O direct, du carbone organique dissous et des émissions de CH4 dues aux perturbations des tourbières, tout comme des émissions de CO2 et de non-CO2 résultant des incendies de tourbières ». 

J’espère que la mise en place d’INCAS en tant que système officiel de MRV pour le domaine terrestre de l’Indonésie augmentera la confiance des investisseurs dans les activités de REDD+ au sein de notre pays et nous aidera à transformer en toute confiance notre gestion des terres pour une durabilité environnementale, sociale et économique

Siti Nurbaya

Les données recueillies entre 2000 et 2011 indiquent d’importantes variations annuelles des émissions de GES et des destructions au Kalimantan Central. Elles représentent des enjeux liés à la gestion historique des terres, aux pratiques actuelles et aux conditions météorologiques telles que des années de sécheresse et d’incendies importants.

L’année 2006 a donné lieu aux plus fortes émissions de GES, 195 millions de tonnes de CO2. Avec 74 millions de tonnes de CO2, l’année 2010 a connu les plus faibles émissions.

L’oxydation biologique des tourbières constitue généralement la plus grande source d’émissions, bien que les feux de tourbières en 2006 et 2009 aient grandement contribué aux émissions élevées de ces années.

Les émissions élevées des tourbières du Kalimantan Central sont le résultat de la déforestation et du drainage effectués dans les années précédant la période en question, ce qui rend ces zones très sensibles à l’oxydation et aux incendies.

Le système INCAS s’étendra lors des prochains mois afin de produire, au niveau national, des estimations des émissions de gaz à effet de serre et des destructions de l’ensemble des forêts et des tourbières de l’Indonésie.

Une fois qu’INCAS sera appliqué dans l’ensemble du pays, les données détaillées seront à même de soutenir les efforts du gouvernement pour gérer les émissions et pour concevoir des actions d’atténuation répondant à d’autres besoins nationaux, y compris les objectifs de planification durable de l’utilisation des terres.

Cela signifie également que l’Indonésie sera capable de rapporter tous les GES requis par les rapports de communications nationales et de mise à jour biennale de la CCNUCC.

L’expansion signifie que « nous disposerons de plus de calculs relatifs aux émissions avant la CdP à Paris (en décembre 2015) », déclaré le ministre Nurbaya.

« En fait, nous les voulons dès que possible. »

Pour plus d’informations sur le système INCAS, veuillez contacter T.Harvey@cgiar.org.

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