Parfois il semble bien que la meilleure façon de trouver de l’or ou du pétrole consiste à classer un territoire en aire protégée. Un rapide tour du monde dévoile qu’un nombre surprenant d’aires protégées ont suscité ou suscitent l’intérêt des groupes miniers ou pétroliers. Le même constat s’applique aussi à de nombreuses forêts non protégées mais d’une grande valeur biologique ou desquelles dépendent des peuples indigènes.
Ceci est une source de dilemmes majeurs. Il n’existe bien souvent pas de solutions « gagnantes » pour toutes les parties. Le pétrole ou les minéraux génèrent de gros revenus mais aux dépens des habitats naturels et du mode de vie de certains groupes locaux. Il est possible de minimiser ces impacts négatifs mais pas de les supprimer. Ceci laisse donc les gouvernements face au dilemme de l’autorisation ou non de ces activités. De plus, il leur manque bien souvent les outils pratiques qui pourraient les aider dans ces choix difficiles. C’est pourquoi le WWF a demandé à Nigel Dudley et Sue Stolton d’écrire « To Dig or Not to Dig, Criteria for Determining the Suitability or Acceptability of Mineral Exploration, Extraction, and Transport from Ecological and Social Perspectives ».
Ce document donne aux gouvernements et aux sociétés des directives claires pour décider d’interdire les activités extractives, de les limiter fortement ou de les laisser opérer de façon normale. Il fait suite à un ensemble précédent de recommandations, plus générales, approuvées lors du Congrès Mondial de l’UICN à Amman, il y a deux ans.
Les auteurs considèrent qu’aucune activité minière ou pétrolière ne devrait être autorisée dans les aires intégralement protégées (« high protection status ») ou dans des sites non protégés mais d’une exceptionnelle valeur biologique ou si le bien-être des populations est menacé. Si les sites ne sont que partiellement protégés (« significant protection status ») ou que leur valeur biologique est grande mais non exceptionnelle, les gouvernements ne devraient autoriser les activités extractives que si les problèmes sociaux et environnementaux critiques peuvent être résolus de façon adéquate. Dans les autres sites, il devrait suffire aux sociétés d’appliquer les meilleures pratiques possibles. Le document fournit des indicateurs concrets qui permettent aux gouvernements et aux sociétés minières ou pétrolières d’évaluer et de décider comment procéder au cas par cas.
Personne ne prétend que les auteurs ont raison ou tort. Les analyses « coût-bénéfice » et autres techniques économiques similaires sont typiquement de peu d’intérêt quand il s’agit de prendre des décisions de ce type. En dernier ressort, la décision dépend des préférences ou des valeurs individuelles ou sociétales. Néanmoins avec ce nouveau document, le WWF a fournit un ensemble clair et pratique de directives que les gouvernements ou les compagnies peuvent suivre si elles en décident ainsi.
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