Tous les dix ans, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (OAA ou FAO) évalue l’état des forêts du monde. Le mois dernier, pour respecter la tradition, la FAO a communiqué un résumé de son ’Global Forest Resources Assessment 2000’. Ce document rapporte que les tropiques continuent de perdre 13,5 millions d’hectares de forêt naturelle chaque année, une superficie équivalente à celle de la Grèce. Dans le même temps, les plantations forestières en zone tropicale ont augmenté de 1,8 millions d’hectares par an et un million d’hectares par an de forêt secondaires se sont naturellement régénérées. Hors des tropiques, la surface forestière totale (incluant plantations et forêts naturelles) a augmenté de 2,7 millions d’hectares par an.
Ce rapport suggère que les taux de déforestation sous les tropiques ont chuté lors des dernières années, mais ne prouve pas réellement cette affirmation. On ne peut, en effet, comparer les résultats actuels avec ceux des études précédentes car les définitions, les sources de données et les méthodologies sont par trop différentes. Les seules statistiques de déforestation qui soient comparables dans le rapport proviennent de deux analyses des changements dans l’utilisation des terres en zone tropicale basées sur l’imagerie satellitale disponible. Ces analyses montrent une diminution légère de la déforestation au cours des 10 dernières années, mais les différences n’apparaissent pas statistiquement significatives.
Brésil, Indonésie, Soudan, Zambie, Mexique, Congo Démocratique et Myanmar sont respectivement les pays qui ont perdu le plus de forêt dans les années 90. Apparemment ce sont essentiellement des formations forestières ouvertes qui ont été perdues par le Soudan et la Zambie. Pour le Brésil et l’Indonésie se sont respectivement 22 et 13 millions d’hectares de formations denses qui ont été perdus durant la décennie.
A l’opposé, la surface forestière totale a augmenté de 18 millions d’hectares en Chine, 9 millions d’hectares en Europe et 4 millions d’hectares aux Etats Unis. L’Algérie, le Bengladesh, Cuba, l’Inde, l’Uruguay et le Viêt-Nam ont aussi vu leurs superficies forestières augmenter alors qu’elles sont restées quasiment inchangées en Afghanistan, au Bhutan, en République Dominicaine, au Gabon, en Iran, en Corée du Nord et au Surinam.
Cet état des forêts du monde 2000 contient aussi des données sur les superficies forestières actuellement aménagées, certifiées, brûlées, protégées ainsi que sur les volumes de bois d’oeuvre.
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Vous pouvez télécharger le résumé de l’évaluation des ressources forestières sur l’URL suivante : ftp://ftp.fao.org/unfao/bodies/cofo/cofo15/X9835e.pdf ou si vous préférez, demander une copie électronique gratuite (format PDF, uniquement disponible en anglais) à Ambar Liano ( mailto:a.liano@cgiar.org ).
Les commentaires sur ce travail peuvent être adressés à Robert Davis ( mailto:robert.davis@fao.org )
La page d’accueil de l’évaluation des ressources forestières 2000 est accessible sur l’URL suivante : http://www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp (en anglais) ou sur http://www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp ?lang_id=2 (en français)
Addendum:
Dans les heures qui ont suivi l’envoi du précédent message sur l’évaluation des ressources forestières 2000 de la FAO, j’ai reçu un flot de messages critiquant cette évaluation et me conseillant de consulter la critique publiée par le World Resource Institute (WRI) sur ce document. En fait j’avais déjà lu cette critique mais vous voudrez peut-être aussi vous faire votre propre opinion.
Vous pourrez trouver cette critique sur l’URL:http://www.wri.org/press/fao_fra5.html
Dans l’hypothèse où vous souhaiteriez recevoir ceci en fichier attaché (format PDF) vous pouvez contacter Emily Matthews à emily@wri.org.