Cameroun – Pays verdoyant, le Cameroun peut être fier de ses 20 millions d’hectares de forêt, qui couvrent près de la moitié de son territoire. En Afrique, c’est le plus important exportateur de bois tropical vers l’Union européenne, dont la majorité représente des bois de sciage destinés à l’Italie et à l’Espagne.
Si sa réputation n’est plus à faire comme exportateur international de bois, son marché et son commerce du bois sur le plan national n’ont été documentés que récemment.
Les politiques forestières camerounaises semblent ignorer leur existence, car aucune donnée officielle n’est recueillie pour évaluer les impacts économiques, environnementaux et sociaux de ce secteur, ce qui fait que l’État est le grand perdant de la croissance de ce secteur informel.
C’est plutôt paradoxal étant donné les stupéfiants volumes qui s’échangent sur ce marché ainsi que les recettes qui en découlent. Les recherches conduites par le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) indiquent que si l’on prend en compte la production artisanale de sciages vendus sur le marché domestique dans les statistiques nationales, la production nationale totale atteindrait 4,3 millions de m3 par an, c’est-à-dire presque le double des chiffres officiels publiés par le gouvernement.
Dans ce pays, le sciage artisanal est une activité vitale pour des dizaines de milliers de Camerounais, urbains comme ruraux. Ces dernières années, ce secteur est devenu aussi important que celui du forêt-bois industriel, en créant 45 000 emplois directs et en dégageant plus de 32 milliards FCFA.
Alors pourquoi ce secteur se maintient-il dans l’ombre ?