Analyse

Les philippins grimpent dans les collines… Attention aux forêts!

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Dans les années 50, les forêts couvraient un tiers des Philippines, pour la plupart des forêts anciennes riches en Diptérocarpacées. Aujourd’hui, seule subsiste moins de la moitié de ces forêts, pour une grande part sévèrement dégradées ou au stade de jeunes forêts secondaires. En moins de deux générations, le pays a quasiment épuisé ses ressources en bois d’oeuvre et causé d’importants dégâts à ses habitats naturels.

D’abord les sociétés forestières exploitèrent les forêts. Puis les petits paysans coupèrent ce qui restait pour leurs cultures. « Population Pressure, Poverty, and Deforestation : Philippines Case Study » par Maria Cruz du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) analyse les forces poussant les petits paysans dans les forêts et ce qu’il faudrait faire pour contrôler cette « marée humaine ». Pour elle, la sauvegarde de ce qu’il subsiste des forêts des Philippines nécessite une réforme foncière, du crédit agricole, un planning familial et de véritables droits de propriété pour les occupants actuels des forêts et les communautés indigènes.

Cruz présente des chiffres éloquents. La population des régions forestières des hautes terres est passée de 5,8 millions en 1950 à 17,5 millions en 1990. Dans les années 80 uniquement, 3,5 millions de personnes supplémentaires s’installèrent dans ces régions. En corollaire, le pourcentage de terres cultivées est passé de 10% en 1960 à 30% en 1987.

Le papier cite un modèle économrique qui montre que les gens migrent vers des zones accessibles vers lesquelles il n’est pas trop onéreux de voyager. Ils préfèrent aussi les zones riches en forêts du domaine public. Les fortes pentes et les sols infertiles ne sont pas des obstacles pour eux. Sans surprise, les hautes terres bénéficiant des revenus moyens les plus élevés attirent le plus de migrants.

Cruz conclu que les politiques sectorielles forestières et les aires protégées peuvent aider à conserver le peu de forêts qui restent aux Philippines mais seulement en combinaison avec des politiques économiques qui découragent de nouvelles migrations vers les hautes terres. Ce papier reflète ses vues personnelles et non celles du FEM. Espérons tout de même que ses collègues du FEM et d’autres décideurs auront à coeur d’utiliser ses résultats et recommendations.

 

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