Les premiers fruits des champs écoles paysans dans le Paysage de Yangambi, RDC

Renforcer la sécurité alimentaire et la diversité grâce à l'agriculture durable
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Sakina Kalindula transporte sa première récolte de tomates issue du champ école paysan à Yangambi. Photo par Axel Fassio/CIFOR-ICRAF.

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“De grosses tomates bien mûres à Yangambi ? C’était magique”, a déclaré Sakina Kalindula, une facilitatrice communautaire qui a participé à la mise en place du premier champ école paysan dans le Paysage de Yangambi (YEL), dans la province de la Tshopo, en République démocratique du Congo (RDC).

À la suite d’une formation sur le terrain de deux mois organisée par le Centre de recherche forestière internationale et du Centre International de Recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF), Kalindula et ses collègues apprentis ont planté des produits maraîchers sur une superficie de 25 000 mètres carrés.

Le jour de la récolte, elle a été stupéfaite de voir les tomates bien rouges et dodues qu’ils avaient cultivées.

“Après avoir appris et travaillé pendant tous ces mois, je n’ai pas pu décrire ma joie lorsque j’ai tenu de grosses tomates mûres dans mes mains”, a-t-elle déclaré. “Je vais partager les connaissances que j’ai acquises ici avec ma communauté et mettre en pratique tout ce que j’ai appris dans mon propre champ”.

Produire des denrées alimentaires dans le respect des normes environnementales, en utilisant efficacement les ressources naturelles et en veillant à ce que les agriculteurs puissent subvenir à leurs besoins, tout en améliorant la qualité de vie des communautés, tel est le fil conducteur des interventions actuelles du CIFOR-ICRAF dans le Paysage de Yangambi.

Produits cultivés dans les champs écoles paysans des agriculteurs en vente à Kisangani. Photo de Dorcas Kanku/CIFOR-ICRAF

Grâce à l’approche champ école paysan (CEP), qui est un processus de formation et d’apprentissage complet et participatif où des agriculteurs locaux se réunissent pour apprendre et échanger des connaissances sur les meilleures pratiques et les techniques innovantes adaptée aux réalités locales, les agriculteurs de Yangambi expérimentent de nouvelles cultures et pratiques agricoles pour une production alimentaire accrue et diversifiée.

Sous la direction experte du maître formateur Julianus Thomas, CIFOR-ICRAF a travaillé avec les communautés locales pour mettre en place vingt-cinq champs écoles paysans dans le paysage. Pendant deux mois, CIFOR-ICRAF a fait participer des facilitateurs communautaires comme Kalindula à une série d’ateliers pratiques et d’exercices de renforcement des capacités sur les types de cultures, la planification et la sélection des semences, les méthodes d’irrigation, les systèmes de gestion des mauvaises herbes et d’autres bonnes pratiques agricoles.

“Le Paysage de Yangambi a un énorme potentiel agricole, et la formation proposée ici est une excellente occasion d’améliorer les conditions de vie des communautés en renforçant les capacités techniques des personnes sélectionnées afin qu’elles puissent à leur tour transmettre les compétences acquises aux communautés pour qu’elles les mettent en pratique”, a déclaré Anaëlle Mondenge, ministre de l’agriculture par intérim de la province de la Tshopo, lors du lancement de la formation.

“Je crois sincèrement que ce n’est qu’une question de temps avant que les populations de Yangambi ne produisent, consomment, échangent et vivent largement que des produits agricoles issus de ce paysage”.

L’objectif final est de faire en sorte que chaque CEP compte au moins 30 membres et, ce faisant, d’améliorer les rendements de plus de 750 ménages dans l’ensemble du paysage au cours de la phase initiale, tout en augmentant régulièrement le nombre de CEP et d’agriculteurs formés. Chaque CEP disposera d’une parcelle ou d’un champ pilote pour mettre en pratique ce qui a été appris et, si possible, commercialiser les produits. Une formation à l’entreprenariat sera également dispensée afin d’aider les agriculteurs à former des associations pour vendre leurs produits, en particulier dans les villes voisines comme Kisangani, où la demande alimentaire est élevée.

Il s’agit d’une initiative essentielle, car la sécurité et la diversité alimentaires restent vitales pour la population croissante de Yangambi, a déclaré Maxwell Kibu, qui coordonne les activités agroécologiques au bureau du CIFOR-ICRAF à Yangambi. “Notre objectif principal est de promouvoir l’utilisation de technologies agricoles appropriées”.

“Nous visons également à sensibiliser les communautés sur des sujets tels que la durabilité environnementale, tout en les encourageant à adopter des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement”, a ajouté M. Kibu. “C’est pourquoi nous ne cherchons pas seulement à introduire de nouvelles variétés, mais aussi à nous assurer que les variétés existantes sont utilisées au mieux de leur potentiel”.

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À propos du Paysage de Yangambi : Depuis 2007, CIFOR-ICRAF travaille dans le Paysage de Yangambi (YEL) pour faire avancer la recherche forestière et agroécologique, le développement local et la conservation. Notre objectif est de soutenir l’esprit entrepreneurial, l’innovation, la recherche et la gestion des ressources naturelles afin de transformer le Paysage d’engagement de Yangambi en un lieu où les forêts contribuent au bien-être durable des communautés locales.

L’article ci-dessus est produit dans le cadre du projet Production durable et résilience pour la prévention des crises alimentaires dans le paysage de Yangambi 2023-2026 (FORETS-Food) – mis en œuvre par CIFOR-ICRAF avec un financement de l’Union européenne qui se consacre à renforcer la sécurité alimentaire dans le YEL en améliorant la production et les récoltes de cultures largement répandues, en promouvant la diversification des cultures et en mettant en œuvre des mesures post-récolte.

 Pour plus d’informations, consultez les sites www.cifor-icraf.org/yangambi-engagement-landscape/ et www.yangambi.org/.

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