NGAOUNDAL, Cameroun (14 avril 2011)_Jusqu’à tout récemment, les apiculteurs du Cameroun avait un accès limité aux opportunités de marché, maintenant, comme résultat de la recherche du CIFOR, une petite entreprise, Guide d’Espoir, aide les apiculteurs locaux à réaliser des bénéfices qui leur avaient échappé jusqu’ici.
“Apiculteurs du Cameroun, grandissons et développons nous” déclare Ousmanou Bardé, apiculteur et nouveau président d’honneur de la première rencontre nationale des apiculteurs du Cameroun en Août 2010. Sa surprise et son plaisir en voyant près de 100 apiculteurs venant de toutes les régions du Cameroun se réunir dans la ville de Ngaoundal est grande. Certains ont voyagé durant près de deux jours, dans des trains brûlant de chaleur, entassés dans des cars de transport surchargés, au milieu de poulets et d’enfants, évitant les dos d’ânes et les nids de poule pour participer à la réunion organisée par Guide d’Espoir – un jeune groupe social d’entrepreneurs qui est en train de revitaliser le secteur de l’apiculture au Cameroun’’, le rapport du chercheur du CIFOR Verina Ingram et Justin Njikeu, dans l’article ‘affaire douce, juteuse et durable’ (Sweet, Sticky and Sustainable Business), qui a reçu le ‘Prix Science et Pratique de l’Ecologie et Société ’ en mars 2011.
Modestes débuts
L’histoire de Guide d’Espoir commence en 2003 quand une recherche préliminaire du groupe sur les pratiques d’apiculture forestière révèle des résultats intéressants : l’apiculture au Cameroun c’est du gros business. Dans les provinces de l’Adamaoua et du Nord-Ouest du Cameroun, la production de miel en particulier constitue l’épine dorsale de l’économie rurale. En 2010, la vente des Produits forestiers non ligneux (PFNLs) tels que le miel, la cire, et la propolis génèrent 52% des revenus moyens des ménages des apiculteurs dans ces régions. Toutefois, en dépit d’un potentiel énorme, l’apiculture n’est pas encore la solution de sortie de la pauvreté; la majorité des apiculteurs vivant avec tout au plus $2 par jour.
Au fur et à mesure que l’intérêt pour la recherche croît, des ateliers nationaux et régionaux avec différents acteurs de la communauté des apiculteurs révèlent que le sous développement du secteur et le manque d’accès à l’information, les formations et les réseaux, réduisent la capacité des apiculteurs camerounais à entrer et être compétitifs dans les marchés nationaux et internationaux. Des marchés locaux saturés ; une corruption institutionnelle généralisée ; la baisse des pratiques traditionnelles forestières et la gestion en faveur de pratiques occidentales ‘modernes’ mais coûteuses, et une chaine de valeur peu développée ont aussi été identifiés comme des facteurs qui étouffent l’industrie.
Repérage des obstacles du marché
En 2007, après des années de recherche et enthousiasmé par les obstacles visibles du marché pour améliorer l’offre et la demande, Guide d’Espoir est né. Il a saisi l’opportunité de créer une chaine entre les immenses réserves de cire d’abeille découvertes dans le Nord-Ouest, pour améliorer la qualité des centaines de tonnes de cire noire et enfumé produites dans l’Adamaoua, et pour vendre les milliers de tonnes de miel produits annuellement dans de nouveaux marchés. Il avait aussi l’intention de diversifier les dérivés de produits apicoles (tels que les bougies et le savon) pour apporter des opportunités économiques aux groupes marginalisés tels que les femmes et les jeunes.
Alors que Guide d’Espoir continue de grandir, il devient un intermédiaire entre les producteurs et les exportateurs et renforce les capacités à travers les formations, le réseautage et le partage des connaissances locales des pratiques traditionnelles d’apiculture. En s’étendant vers de nouveaux marchés, il diversifie les revenus et stabilise la fluctuation des prix, ce qui procure des prix plus équitables et justes pour les paysans et leurs produits. Les institutions scientifiques comme CIFOR et World Agroforestry Centre, et les organisations de développement telles que FAO et SNV, ont été utilisées pour acquérir la connaissance sur l’agroforesterie, les techniques de régénération, et les approches de régénération forestière qui aident à promouvoir des pratiques apicoles durables et écologiquement conformes.
La vie est plus douce pour les apiculteurs camerounais
Pour 1000 apiculteurs de la région et 10 000 bénéficiaires du projet, la vie est devenue un peu plus douce. Les apiculteurs ont reçu des formations dans tous les aspects de la production de miel que ce soit dans la collecte, l’emmagasinage, et la transformation aussi bien que la gestion des affaires. Ils produisent aussi plus de produits à base d’apiculture tels que les bougies, savons et crèmes qui leur assurent des revenus supplémentaires, en particulier les femmes ; et garantit une plus juste rémunération de leur produit, plusieurs ménages ont vu les prix d’achat croître de 50% durant les 3 dernières années. L’approche communautariste a permis à des familles d’apiculteurs de conduire leur propre développement par la création de coopératives locales et les femmes sont aussi en train d’imposer leurs marques sur l’industrie apicole.
Le futur
Alors que des opportunités plus lucratives de vendre en Europe, aux Etats-Unis et dans la région Afrique Centrale continuent de croitre, Guide d’Espoir va devoir maintenir la professionnalisation grandissante de l’industrie. Les stratégies de marketing et de promotion, aussi bien que la qualité et la formation aux affaires pour les bénéficiaires, seront essentiels pour être compétitifs sur les marchés internationaux. Il aura besoin de travailler avec ardeur comme intermédiaire pour permettre l’échange d’information en vue de répondre aux difficultés et opportunités du secteur. Pour l’instant, Guide d’Espoir est un modèle sérieux d’entreprise durable, à petite échelle, et forestière – Espérons que son succès ne le mène pas vers un échec cuisant.
Traduit par Edith Abilogo. Trouver la version anglaise ici.
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