Note de la rédaction : Sur le site forestasia.org vous pouvez voir les dernières nouvelles du Sommet de l’Asie sur les Forêts. Les vidéos de toutes les présentations et discours du Sommet seront publiées ici.
JAKARTA, Indonésie – Les secteurs de l’agriculture et de la foresterie jouent un rôle crucial dans l’atténuation du changement climatique, a déclaré un expert mondial en la matière lors du Sommet de l’Asie sur les Forêts. Il réclame des actions en vue du prochain cycle de négociations concernant un nouvel accord pour remplacer le Protocole de Kyoto.
«Si le monde veut limiter l’augmentation de la température à 2 degrés Celsius, le chemin que nous devons suivre est très clair», a déclaré Rajendra Pachauri, président du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), lors de la dernière journée du Sommet de l’Asie sur les Forêts à Jakarta. «Et dans un sens, cela devrait être considéré comme une opportunité, plutôt que quelque chose qui va ajouter un fardeau aux diverses sociétés du monde.»
Le cinquième et dernier rapport du GIEC a souligné l’importance de transformer le secteur énergétique, afin d’empêcher la température terrestre de s’élever au-delà de deux degrés Celsius d’ici la fin du siècle.
«Les secteurs combinés de l’agriculture, la sylviculture et l’utilisation des terres représentent environ 24% des émissions totales de gaz à effet de serre. Nous constatons donc qu’il s’agit d’un domaine qui a de grandes possibilités d’atténuation», déclare M. Pachauri. «Toutefois, les émissions de gaz à effet de serre augmentent plus rapidement que dans le passé ; c’est une source d’inquiétude, c’est une source d’action», dit M. Pachauri. Ses commentaires coïncident avec l’arrivée de l’échéance de 2015 pour un nouvel accord sur le changement climatique qui remplacera le Protocole de Kyoto. Les nations se trouvent dans une impasse depuis que le protocole a expiré en 2012. En 2011, ils ont convenu de finaliser l’année suivante un nouveau traité à Paris, qui entrera en vigueur en 2020.
Selon M. Pachauri, le GIEC prévoit que «le coût de ce mode d’atténuation sera effectivement très faible», malgré le fait que le rapport estime que 147 000 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 seront nécessaires pour tripler les sources d’énergie électrique plus propres d’ici 2030.
«Nous avons estimé que, pour parvenir à une telle réduction des émissions, la perte en consommation par an à l’échelle mondiale ne représenterait pas plus que 0,06% du PIB mondial», déclare M. Pachauri, se référant aux prévisions du GIEC pour la fin du siècle.
Lors du sommet organisé sur deux jours, des experts financiers ont exprimé la volonté du secteur privé de financer une économie plus verte, en disant qu’ils attendaient des signaux politiques clairs et des modèles d’investissement plus sophistiqué avant d’engager des fonds.
Cependant, certains économistes disent que les coûts seront plus élevés que ceux indiqués par le GIEC. Ils se réfèrent aux pays européens qui dépensent déjà bien au-dessus de 0,06% de leur PIB pour de l’énergie propre.
Même si les coûts sont plus élevés, il existe un éventail de co-bénéfices ayant également de la valeur, selon M. Pachauri. Réduire les émissions de gaz à effet de serre se traduira par une meilleure sécurité énergétique, des niveaux inférieurs de pollution, des écosystèmes protégés et potentiellement davantage de possibilités d’emploi. La santé humaine et la sécurité alimentaire en bénéficieraient également, dit-il, ajoutant que la dernière évaluation a conclu que les impacts du changement climatique sur l’agriculture étaient «beaucoup plus graves» que ce qu’on pensait auparavant.
La première partie du cinquième rapport du GIEC, publié l’an dernier, confirme que les activités humaines sont la principale cause du changement climatique depuis le milieu du 20ème siècle.
Le rapport prévoit que les températures vont augmenter de 0,3 à 4,8 degrés Celsius d’ici la fin du 21ème siècle selon les différents scénarios.
Afin d’assurer que la planète ne subisse pas une hausse de température au-delà de 2°C, les émissions totales postindustrielles de carbone provenant de toutes les sources devraient être limitées à 1000 milliards de tonnes. Environ la moitié du budget a déjà été consommée, déclare M. Pachauri. Il ajoute que le monde devra parvenir à des émissions négatives d’ici la fin du siècle pour rester en dessous du seuil de 2°C.
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