Note de la rédaction : Sur le site forestasia.org vous pouvez voir les dernières nouvelles du Sommet de l’Asie sur les Forêts. Les vidéos de toutes les présentations et discours du Sommet seront publiées ici.
JAKARTA, Indonésie – Lors d’une conférence internationale au Sommet de l’Asie sur les Forêts, les meilleurs spécialistes mondiaux du climat ont déclaré que la lutte contre le changement climatique est une opportunité et non pas un fardeau. En outre, selon un spécialiste de la finance, il y a beaucoup d’argent disponible pour financer le développement durable.
«Si le monde veut limiter l’augmentation de la température à 2 degrés Celsius, le chemin que nous devons suivre est très clair», a déclaré Dr Rajendra Pachauri, président du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), aux délégués lors de la dernière journée du Sommet de l’Asie sur les Forêts à Jakarta. «Et cela … devrait être considéré comme une opportunité, plutôt que quelque chose qui ajouterait un fardeau aux diverses sociétés du monde.»
«Le coût de ce mode d’atténuation est vraiment très faible», selon M. Pachauri, qui ajoute que la «perte par an pour la consommation à l’échelle mondiale ne représenterait pas plus que 0,06% du PIB mondial.»
Le ministre de l’Environnement du Pérou, Manuel Pulgar-Vidal, qui présidera les négociations sur le changement climatique des Nations Unies à Lima en décembre, déclare que la foresterie devrait être au centre de tout futur accord sur le changement climatique.
L’Asie du Sud-Est est à l’avant-garde de la lutte pour équilibrer les besoins d’une population croissante, d’une économie en croissance et de la protection de l’environnement. Les ministres, la société civile, les milieux universitaires, le secteur privé et des jeunes de tous les pays de la région ont profité du Sommet de l’Asie sur les Forêts, sur deux jours, pour chercher des moyens de mieux gérer les forêts et paysages lors de la transition vers une «économie verte».
Se référant aux ressources nécessaires pour financer ce changement, Mark Burrows du Crédit Suisse dit que «ce capital existe déjà à une échelle stupéfiante. Un capital privé, estimé à 225 000 milliards de dollars, est actuellement alloué à travers des marchés financiers mondiaux». L’attitude des grands investisseurs est en train de changer, ajoute-t-il. Néanmoins, «nous avons besoin de l’investissement politique pour débloquer l’investissement privé».
Les 18 mois à venir représentent une opportunité sans précédent pour aborder les enjeux pressants du climat et du développement, selon les experts présents au Sommet. En décembre 2015, les pays vont adopter un accord climatique global pour remplacer le Protocole de Kyoto qui arrive à échéance. Les processus d’élaboration du programme de développement post-2015 et des Objectifs de Développement Durable se déroulent en parallèle.
Les forêts jouent «un rôle important» dans ces processus, dit M. Pulgar-Vidal, président de la Conférence des Parties (COP) de la CCNUCC à Lima cette année. Pendant sa prise de parole lors du Sommet, il a souligné la position complémentaire de l’Amérique latine et des pays d’Asie du Sud-Est dans le cadre des préparatifs du prochain accord sur le climat – et a exhorté les dirigeants de l’Asie du Sud-Est à saisir le moment.
«Il doit être clair que nous n’allons pas répéter Kyoto … nous donnons l’impulsion pour un nouvel accord international sur le climat», dit-il.
Selon lui, contrairement au protocole de Kyoto, «cet accord sera élaboré grâce à une approche ascendante» et inclura les populations autochtones, le secteur privé, les scientifiques ainsi que les décideurs politiques.
«Et il apportera de l’espoir à des millions de personnes, car il représentera un élément essentiel du débat sur le développement international», déclare M. Pulgar-Vidal.
Des dizaines d’engagements ont été pris lors du Sommet pour accroître l’investissement vert, développer la recherche et favoriser le dialogue entre les différents acteurs.
«Les engagements pris lors du Sommet de l’Asie sur les Forêts aident à nous mettre sur la voie vers un monde durable», déclare Peter Holmgren, Directeur général du Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR), qui a organisé le Sommet – fréquenté par 2 300 personnes et regardé en ligne par des milliers d’autres partout dans le monde.
Pehin Dato Yahya Bakar, ministre de l’Industrie et des Ressources Primaires du Brunei, s’est engagé à limiter l’empreinte agricole de son pays à 1% de la superficie, tout en s’appliquant à améliorer les rendements afin d’atteindre une plus grande sécurité alimentaire – dans le but de protéger les forêts tropicales du Brunei.
Demetrio Ignacio, sous-secrétaire du ministère de l’Environnement et des Ressources Naturelles des Philippines, a partagé l’expérience de son pays qui a pris l’engagement ambitieux d’inverser des décennies de déforestation massive en plantant 1,5 milliard d’arbres à travers du pays.
Tous les pays d’Asie du Sud-Est ont envoyé des délégations au Sommet, afin de partager des leçons et expériences concernant la croissance verte et le développement durable. Des délégations ministérielles sont également venues d’Afrique et d’Amérique latine.
Lors de la conférence, le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a appelé les gouvernements de la région à s’engager à une utilisation durable des terres et des pratiques d’investissement qui ne soient pas au détriment des ressources naturelles de l’Asie du Sud-Est – principalement ses forêts.
M. Pulgar-Vidal est sans équivoque sur la nécessité d’agir maintenant. «Nous sommes à un moment particulier», dit-il. «Nous créons une impulsion parce que nous sommes à court de temps.»
«Nous avons besoin de résultats à Lima.»
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