Il suffit d’ajouter des arbres: Comment le verdoiement des jungles de béton va aider à s’adapter à un monde en réchauffement

JEJU, Corée du Sud (10 septembre 2012)_Les gens s'entassent sous des parapluies au marché Ogbette dans la ville nigériane d'Enugu pour tenter de se protéger de la chaleur étouffante, qui peut atteindre les 39 degrés Celsius. Mais suivez les motos à trois roues, les keke napep, en dehors du centre-ville et vous allez trouver l'environnement naturel avec une température beaucoup plus agréable de 29 degrés Celsius
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Ogbete Market, Enugu, Nigeria. Jide Odukoya Photography

JEJU, Corée du Sud (10 septembre 2012)_Les gens s’entassent sous des parapluies au marché Ogbette dans la ville nigériane d’Enugu pour tenter de se protéger de la chaleur étouffante, qui peut atteindre les 39 degrés Celsius. Mais suivez les motos à trois roues, les keke napep, en dehors du centre-ville et vous allez trouver l’environnement naturel avec une température beaucoup plus agréable de 29 degrés Celsius.

L’obsession de remplacer les jungles réelles par celles en béton a engendré l’augmentation épouvantable des températures dans les villes, en créant ce que les scientifiques appellent « îlots de chaleur urbaine ».

Et le manque de verdure aux centres des villes a des répercussions importantes sur la manière par laquelle les citadins sont en mesure de faire face aux défis d’un monde en réchauffement, dit Emilia Pramova, une scientifique d’adaptation au changement climatique au Centre de Recherche Forestière Internationale et co-auteur  d’une présentation tenue lors du Congrès mondial de la nature à Jeju, en Corée du Sud la semaine dernière.

« Le développement urbain remplace souvent les surfaces végétalisées – qui procurent de l’ombre, de la fraîcheur, de l’interception des eaux de pluie, des fonctions de stockage et d’infiltration. Avec l’imperméabilité des surfaces construites, aucun de ces services ne peuvent être fournis », dit-elle.

Selon un rapport de l’ONU publié en 2007, plus de la moitié de la population mondiale vit désormais dans des villes comme Enugu. On estime que la population de l’Afrique va plus que doubler d’ici 2050, atteignant les 1,9 milliards, dont la majeure partie devrait se produire en Afrique subsaharienne dévastée par la pauvreté. Alors que la croissance est encore essentiellement rurale, la future croissance démographique du continent se localisera dans les zones urbaines, entraînant des conséquences importantes pour les urbanistes et les décideurs politiques.

Les études sur la situation urbaine d’Enugu recommandent une augmentation de 50 pour cent de la couverture résidentielle d’arbres, néanmoins il a été prouvé que la plantation de seulement dix pour cent de plus d’arbres dans les centres-villes dominés par le béton, comme la ville britannique de Manchester, diminue la température de surface de plus de 2 ˚C et réduit les débits d’eau excédentaire de fortes pluies jusqu’à six pour cent.

Mais, comme le souligne Madame Pramova, les études sur les écosystèmes urbains en général se sont surtout focalisées sur les pays développés.

« La recherche sur le rôle des forêts pour l’adaptation à la variabilité climatique en milieu urbain des pays en développement en est encore à ses débuts », dit-elle.

« Les centres urbains des pays en voie de développement sont confrontés à des défis plus complexes, étant donné que beaucoup d’entre eux n’ont pas suffisamment d’infrastructures « grises » (par exemple ponts, systèmes d’égouts) et de grandes parties de leurs populations vivent dans des bidonvilles et d’autres zones à hauts risques étant sujets aux catastrophes et mal équipés pour l’adaptation. Ils font face à de multiples dangers et risques, et de multiples mesures seront nécessaires en supplément des stratégies vertes. »

Ce qui entrave aussi le progrès est le coût élevé de la création de nouveaux grands espaces verts dans des zones urbaines existantes. Ainsi, les décideurs politiques devraient tirer le meilleur parti de toutes les possibilités, en tenant compte de toutes les options allant des jardins sur les toits et plantations d’arbres dans les rues à la conversion de certaines rues en corridors verts.

Les initiatives de verdoiement urbain pourraient également être liées aux politiques d’atténuation, telles que la réduction de la consommation d’énergie pour la climatisation et les programmes sectoriels, qui peuvent fournir un financement partiel.

Cependant, les stratégies pour gérer le changement climatique dans les zones urbaines devraient également envisager les « réseaux écologiques » pour utiliser le rôle important des forêts dans d’autres régions et aussi pour renforcer les corridors biologiques.

« Nous commençons à voir le développement de systèmes verts. A Pékin, par exemple, ils proposent une stratégie basée sur les écosystèmes où les régions (entretien de la forêt naturelle), les villes (parcs et corridors verts) et les quartiers (verdoiement des routes) participent tous pour accroître les bénéfices globaux », déclare Madame Pramova.

 

L’adaptation basée sur les écosystèmes en action : six histoires de CIFOR


Ce travail fait partie du CGIAR Programme de Recherche sur les Forêts, les Arbres et l’Agroforesterie

 

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