Directeur général du CIFOR: «Notre monde est à un tournant décisif»

Le Directeur général du CIFOR, Peter Holmgren, a appelé lundi 5 mai les participants du Sommet de l'Asie sur les Forêts à s'engager dans la poursuite des recherches, afin de permettre une transition vers une économie verte.
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Note de l’éditeur: Vous pouvez regarder le discours du Directeur général du CIFOR Peter Holmgren ci-dessus. Retrouvez les dernières informations du Sommet de l’Asie sur les Forêts sur forestasia.org.

JAKARTA, Indonésie – Les 18 prochains mois représentent une opportunité cruciale pour éclairer les processus politiques mondiaux sur le changement climatique, le développement durable et l’économie verte, déclare Dr Peter Holmgren, Directeur général du Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR).

Dans son discours d’ouverture du Sommet de l’Asie sur les Forêts à Jakarta, Dr Holmgren a parlé de l’importance des paysages forestiers pour chacun de ces trois processus.

Il a déclaré auprès de 2000 personnes présentes que l’un des objectifs principaux du Sommet était d’initier un dialogue entre la foresterie et l’agriculture, entre le public et privé, ainsi qu’entre les zones urbaines et rurales.

«Nous devons y parvenir – non seulement pour les centaines de millions de personnes qui vivent dans cette région, mais aussi pour la planète entière», dit-il.

Dr Holmgren a terminé en présentant le Président de l’Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono, qui a prononcé le discours liminaire. Une transcription du discours du Président peut être lue ici.

Une transcription du discours de Dr Holmgren figure ci-dessous.

Le discours de Dr Holmgren:

Votre Excellence Dr Susilo Bambang Yudhoyono, Président de la République d’Indonésie ; Ambassadeurs et représentants internationaux, Ministres indonésiens, Ministres de toute l’Asie du Sud-Est, Distingués invités, Mesdames et Messieurs –

Bienvenus au Sommet de l’Asie sur les Forêts, dirigé par mon organisation, le Centre de Recherche Forestière Internationale, et co-organisé par le Ministère indonésien des Forêts.

C’est un honneur pour moi de vous souhaiter la bienvenue. Ensemble, nous pouvons saisir cette opportunité pour faire une différence.

Parce que notre monde est à un point décisif. Des décisions qui pourraient façonner notre avenir commun pour les générations à venir doivent être prises sur la scène internationale au cours des 18 prochains mois.

Les forêts et paysages d’Asie constituent une part essentielle de cet avenir, en matière de:

  • Production alimentaire
  • Protection de l’environnement
  • Progrès dans l’égalité des sexes et l’équité sociale
  • Possibilités de moyens de subsistance, et
  • Lutte contre le changement climatique

Ceux-ci doivent tous avoir lieu simultanément et souvent aux mêmes endroits.

Nous devons y parvenir. Non seulement pour les centaines de millions de personnes vivant dans cette région, mais également pour la planète entière.

Je me réfère à trois processus et initiatives politiques mondiaux qui sont en cours.

Au cours des deux prochains jours, nous pouvons démontrer à quel point les forêts et paysages sont centraux – et indispensables – pour réaliser des progrès dans ceux-ci.

Premièrement, l’agenda de l’après-2015 et les Objectifs de Développement Durable:

Les ODD seront un point de référence pour nos efforts des années à venir.

Certains sont préoccupés par le fait que les «forêts» ne sont pas englobées dans un seul objectif isolé et craignent que les forêts reçoivent trop peu d’attention.

Je soutiens le contraire: nous avons, et nous devons saisir, l’occasion de démontrer que la foresterie contribue fortement à toutes les priorités de développement.

Toutefois, pour que cela ait lieu, les secteurs doivent travailler ensemble pour trouver des solutions combinées à l’échelle des paysages.

C’est pourquoi nous souhaitons un dialogue entre la foresterie et l’agriculture, entre le public et privé, ainsi que entre les zones urbaines et rurales.

La deuxième priorité mondiale est le prochain accord sur le climat.

Le GIEC vient de publier son 5ème rapport d’évaluation sur l’adaptation et l’atténuation du changement climatique.

Les rapports du GIEC soulignent l’importance des systèmes alimentaires et de la gestion forestière. Ils montrent que l’adaptation et l’atténuation dans les secteurs terrestres constituent une très grande partie de la solution.

Nous en apprendrons davantage demain par le discours du Dr Pachauri, le président du GIEC.

Plus tard cette année, les négociateurs sur le climat de la planète se réuniront à Lima pour la COP20 – une étape vers un nouvel accord climatique. Nous avons le privilège d’accueillir le ministre de l’Environnement du Pérou, Manuel Pulgar-Vidal, président de la Conférence des Parties à venir, qui parlera demain au Sommet de l’Asie sur les Forêts.

Et troisièmement – l’initiative pour une Économie Verte.

Partout dans le monde, des gouvernements, entreprises et consommateurs commencent à changer leurs modes de fonctionnement – afin d’assurer que les ressources naturelles que nous utilisons aujourd’hui seront encore là demain.

Mais cela exige une nouvelle façon de penser. De nouvelles façons de tirer parti du capital et de bâtir des économies rurales. De nouvelles façons de travailler ensemble – encore une fois, à travers de tous les secteurs présent dans un paysage.

À mon avis, la croissance verte équitable commence effectivement par des investissements durables dans les paysages.

Rappelons-nous que la foresterie est un pilier de l’Économie Verte.

Chacune de ces trois aspirations ambitieuses s’appuie sur les connaissances. Les bonnes décisions font bon usage de preuves solides, fiables et pertinentes, qui nous informent non seulement sur l’état des connaissances, mais aussi sur les possibilités d’action et leurs éventuelles conséquences.

Le CIFOR réalise, avec de nombreux partenaires, des recherches forestières à travers de l’Asie et du monde depuis plus de 20 ans. Nous avons construit ce Sommet sur le fondement de cette recherche et ces partenariats.

Aujourd’hui, nous faisons appel à vos points de vue sur les priorités et vos engagements envers la recherche sur les forêts et paysages, afin d’informer les processus politiques et les pratiques d’affaires ; afin de trouver le chemin vers un monde durable grâce à des investissements, au dialogue et à la recherche.

Maintenant, je voudrais vous présenter quelqu’un qui ne craint pas de faire des engagements et de les respecter:

Son Excellence, Susilo Bambang Yudhoyono, le Président de la République d’Indonésie.

Il y a deux ans et demi, lors d’une conférence similaire à celle-ci, le Président Yudhoyono a annoncé qu’il allait consacrer les dernières années de son mandat à la protection des forêts de son pays.

Depuis, le Président Yudhoyono a introduit un moratoire sur les nouvelles concessions forestières.

Il a formé un organisme gouvernemental dédié à la REDD+, c’est-à-dire un cadre politique visant à ralentir le rythme du changement climatique par la réduction des émissions provenant de l’exploitation forestière.

Depuis lors, l’Indonésie a modifié ses lois concernant les droits des peuples autochtones sur les forêts coutumières.

Pendant ce temps, le Président Yudhoyono a défendu une croissance verte et inclusive.

En outre, le Président Yudhoyono a co-présidé le groupe de haut niveau chargé de la conception des Objectifs de Développement Durable et a livré les recommandations du comité au Secrétaire général de l’ONU.

Prendre des engagements envers la croissance verte, l’équité et la durabilité, et les suivre, nécessite de la prévoyance, de l’innovation et du leadership.

Distingués invités, Mesdames et Messieurs, j’ai l’honneur de vous présenter son Excellence, le Président de l’Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono.

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