DOHA, Qatar (28 Novembre 2012)_ De nouvelles estimations ont montré que lorsque les écosystèmes côtiers subissent une dégradation ou sont converties pour des aquaculture, des barrages en amont, le dragage ou le développement urbain, jusqu’à un milliard de tonnes métriques de carbone sont émises dans l’atmosphère chaque année – dont plus de la moitié proviennent à elles seules de la destruction des mangroves .
Pourtant, alors que les négociateurs se rendent cette semaine au sommet des Nations Unies sur le changement climatique (COP18) à Doha en Qatar – un pays riche en mangroves – il semble que le déclin rapide des zones humides doit encore recueillir l’attention internationale qu’il mérite.
Les coûts économiques tout comme les coûts écologiques et sociaux de la conversion des zones humides côtières sera énorme, déclare Boone Kauffman, chercheur associé au Centre de Recherche Forestière internationale (CIFOR) et co-auteur de Estimating Global “Blue Carbon” Emissions from Conversion and Degradation of Vegetated Coastal Ecosystems (Estimation globale des émission en “carbone bleu” issues de la conversion et la dégradation des écosystèmes côtiers végétalisés).
Etant donné que les zones humides contribuent jusqu’à 19 pour cent au total des émissions dues à la déforestation, leur destruction croissante est significative non seulement pour la perte de moyens de subsistance, mais aussi pour le changement climatique.
L’étiquette de prix se situe entre US $ 6 milliards et 42 milliards de dollars pour les pertes d’emplois et d’opportunités.
Les émissions de gaz à effet de serre issues de la destruction des marais, mangroves et plantes aquatiques sont si élevées parce que ces écosystèmes surviennent sur des sédiments riches en “carbone bleu” séquestré auparavant. Les zones humides sont en second lieu, après les forêts marécageuses tropicales, en ce qui concerne la quantité de carbone contenue par hectare.
« Les stocks en carbone du sous-sol des écosystèmes côtiers sont plus vulnérables à la perte, par rapport aux hautes terres, quand un changements d’occupation du sol a lieu », dit Mr Kauffman.
Au siècle dernier, de 25 à 50 pour cent des écosystèmes côtiers de la planète ont disparu en raison de l’expansion agricole et aquacole, la surexploitation des forêts, l’utilisation industrielle, les barrages en amont et d’autres causes, tels que les niveaux montants et descendants de la mer, dit-il.
« Sur la base des taux de conversion actuels, nous pourrions perdre 30 à 40 pour cent des marais intertidaux et des prairies sous-marines au prochaine siècle »
Daniel Murdiyarso, scientifique chevronné du CIFOR, ajoute : « Etant donné que les zones humides contribuent jusqu’à 19 pour cent au total des émissions dues à la déforestation, leur destruction croissante est significative non seulement pour la perte de moyens de subsistance, mais aussi pour le changement climatique. »
En dépit d’une récente demande de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) auprès du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour créer des lignes directrices pour les zones humides spécialement pour les inventaires sur les émissions de gaz à effet de serre dans le but de compléter les lignes directrices de 2006, les progrès ont été lents.
Le CIFOR a ouvert la voie au développement de méthodes pour mesurer et quantifier les stocks de carbone et leurs valeurs, mais Mr Kauffman ajoute que compte tenu de leurs valeurs et vulnérabilité, des études d’une plus grande ampleur sont justifiées.
« Parce que les zones humides côtières réalisent d’importants services écosystémiques – tels que la protection contre les tempêtes, l’atténuation des inondations, les productions de la pêche, les effets sur la qualité de l’eau et les liens écologiques importants avec les récifs coralliens – elles sont extrêmement importantes pour l’humanité. »
Malgré les coûts économiques potentiels, peu d’attention ou d’études ont porté sur les occasions perdues et valeurs associées aux changements d’occupation du sol, déclare Mr Kauffman.
« En outre, les pertes économiques et les pertes en ressources pour les communautés côtières locales qui dépendent des mangroves doivent être prises en considération – ce qui comprend entre autres les pertes en ressources halieutiques, en protection de la tempête, en bois, en chaume et en médicaments. »
Les effets de l’émission du carbone bleu stocké dans l’atmosphère se feront sentir dans le monde entier sous la forme de sécheresses, d’élévations du niveau de la mer et des fréquence des événements météorologiques extrêmes, et il est probable que le coût sera le plus ressenti dans les pays à faible revenu.
Cependant, l’étude note que les émissions potentiellement importants de carbone en provenance de la dégradation des écosystèmes côtiers végétalisés peuvent aussi offrir une nouvelle opportunité d’atténuation de carbone qui pourrait être similaires ou faire partie du programme de la Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD +) qui cré des incitations économiques pour encourager le maintien des stocks de carbone forestier.
« Les stratégies d’atténuation du changement climatique telle que la REDD + auront de nombreux avantages collatéraux », dit Mr Kauffman, en ajoutant que l’obtention de mesures précises est essentielle pour faire avancer les choses.
« Nous avons besoin d’effectuer d’autres études afin de mieux quantifier les émissions réelles issues des changements de l’occupation du sol et la façon dont celles-ci diffèrent de région à région et d’écosystème à écosystème. »
Mangroves under pressure: Forgotten wetlands in the changing climate (Les mangroves sous pression: les zones humides oubliées dans le climat en changement), tenu au Forest Day 6 à Doha, le 2 décembre, réunira des experts éminents pour étudier le rôle que jouent les mangroves dans la lutte contre le changement climatique, leur état actuel et des projets de restauration réussis. Pour plus d’informations, visitez le site web de Forest Day 6.
Pour plus d’informations sur les négociations sur le climat de l’ONU à Doha, cliquez ici.
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