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Construire des paysages anacardiers socio-écologiques et résilients en Côte d’Ivoire

Les chercheurs partagent les recommandations de l’étude de caractérisation des sols avec le Conseil du Coton et de l’Anacarde
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Champs d’anacardiers à Badikaha – Côte d’Ivoire

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La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de la noix de cajou avec une production estimée à 848 700 tonnes en 2020. Cependant, cette culture est confrontée à plusieurs défis notamment l’utilisation non adaptée des sols qui épuise la matière organique et les nutriments des sols, un faible rendement des plantations d’anacardiers estimé en moyenne à 500 kg ha-1 et une vulnérabilité prononcée des plantations et des communautés au changement climatique.

Pour relever ces défis, depuis 2018, le Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA) en collaboration avec des partenaires nationaux, met en œuvre le projet de “Promotion de la Compétitivité de la Chaine de valeur de l’Anacarde en Côte d’Ivoire “ (PPCA) financé par la Banque Mondiale. Ce projet comporte quatre grandes composantes : le Renforcement Institutionnel et Gouvernance de la Chaîne de Valeur de l’Anacarde, l’Amélioration de la Productivité et de l’Accès au Marché des Noix Brutes de Cajou (NBC), l’Appui à l’Investissement Privé dans l’Infrastructure Post-Récolte et de Transformation et la Coordination, le Suivi et la Gestion des Connaissances.

Dans le cadre de ce projet recherche-développement, les travaux de World Agroforestry (ICRAF) visent l’amélioration de la durabilité des systèmes de production de l’anacarde en Côte d’Ivoire. « L’un des axes de notre intervention porte sur l’installation et l’opérationnalisation d’un laboratoire d’analyse spectrale avec trois unités de traitement de sols (UTS) » a déclaré Dr Kouamé, le Directeur pays de ICRAF en Côte d’Ivoire. Inauguré le 20 mai 2021, ce laboratoire a permis de traiter à ce jour près de 5.000 échantillons de sols prélevés dans les zones de couverture du projet PPCA ; notamment dans les régions du Boukani, du Hambol, du Bafing, de la Bagoué et du Poro».

   Pomme de cajou à Badikaha-Côte d'Ivoire

Une étude diagnostic a été menée afin d’identifier les contraintes physiques et chimiques du sol représentant des obstacles à la productivité durable et l’approvisionnement en noix de cajou dans les zones de culture.

« La gestion durable des paysages d’anacardiers nécessite préalablement une étude diagnostic pour évaluer l’état de dégradation des sols à partir duquel des recommandations factuelles d’options de gestion durable peuvent être formulées » a noté Dr Amani Kouassi, coordonnateur du projet PPCA à ICRAF.

« Les résultats de l’étude diagnostic ont révélé que (i) les contraintes liées au sol portent principalement sur l’épuisement de la matière organique du sol et de nutriments, et (iii) la majorité des plantations d’anacardiers en production sont en culture pure/ monoculture avec très peu de pratiques agroforestières en dehors de quelques plantations mixtes associant les vergers d’anacardiers aux cultures vivrières » a souligné Dr Amani Kouassi.

Sur la base des résultats ci-dessus, un ensemble de recommandations pour construire des paysages d’anacardiers résilients dans les zones du projet ont été formulé. Il s’agit notamment (i) d’une gestion factuelle de la santé des sols fondées sur une étude diagnostic préalable pour déterminer l’apport d’amendements pour réduire les écarts de rendement et (ii) de la promotion de système d’agroforesterie à base d’anacardiers.

De façon pratique, il s’agit de l’utilisation combinée (i) du biochar à base de résidus de coques, pommes de noix de cajou ou de fiente de volailles pour améliorer la santé des sols (ii) de la petite irrigation souterraine à base de tuyaux PVC pour accroître le développement durable des jeunes plants, (iii) de variétés améliorées d’anacardiers à haut rendement, et (iv) de biopesticides à base de neem par exemple pour atténuer les effets néfastes des maladies et ravageurs. « En ce qui concerne l’utilisation du biochar et la petite irrigation, ICRAF a une expérience prouvée dans le cadre du Fonds Compétitif pour l’Innovation Agricole Durable mise en œuvre par le FIRCA » soutient Dr Kouamé. « Ces recommandations faites à partir de l’étude terrain menée par nos équipes sont des éléments importants pour intensifier durablement la culture d’anacardiers afin de permettre à la Côte d’Ivoire de conserver sa première place de pays producteur de la noix de cajou mais aussi pour une santé et gestion durable des sols d’anacardiers ».

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