Quand il s’agit de soutenir les forêts pour qu’elles soutiennent les populations, la certification forestière a été reconnue comme un outil important pour améliorer la gestion des forêts. Le jury n’a pas encore déterminé jusqu’à quel point les programmes de certification des forêts peuvent combattre la déforestation et la dégradation des forêts. Mais une étude récente du Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR) montre que les concessions de bois qui ont été certifiées par le Forest Stewardship Council (FSC) dans le Bassin du Congo, un des nombreux systèmes de certification utilisés à travers le monde, peut en effet surpasser les concessions non-certifiées dans une série de variables utilisées pour mesurer les retombées sociales.
Les conflits ne disparaissent pas du jour au lendemain, mais des discussions régulières permettent de créer un environnement plus détendu où des négociations peuvent avoir lieu.
L’étude a été menée en 2013 au Cameroun, au Gabon et en République du Congo sur neuf unités d’aménagement forestier (UAM) certifiées et neuf non-certifiées, qui en 2013 couvraient la plus grande zone de forêt naturelle tropicale certifiée, avec environ 5,3 millions d’hectares. Pourtant, cela ne représente que 10% de la surface totale attribuée aux UAM dans le Bassin du Congo. D’où l’importance également de cette étude. Avant que la certification ne s’étende davantage, il est important de savoir si elle apporte ou non des progrès sociaux aux populations vivant dans et autour des UAM certifiées, comparées aux non-certifiées.
Notre équipe de recherche a trouvé un lien solide entre la présence de certification et l’amélioration des conditions de travail et de vie dans et autour des UAM certifiées. Des retombées sociales positives apparaissent davantage dans les UAM certifiées que dans les non-certifiées, car on a demandé aux entreprises d’adhérer à un agenda pour atteindre les normes définies par une série de critères clairs, évalués par un tiers indépendant. Cela constitue une différence clé avec ce qui se déroule normalement dans la plupart des UAM non-certifiées opérant «seulement» dans le cadre légal: les agents forestiers mandatés pour surveiller de telles UAM peuvent être efficaces pour vérifier les variables liées au bois (les volumes autorisés, par exemple), mais ils ont généralement peu de moyens et aucune incitation pour vérifier les normes sociales.
Nous avons aussi constaté qu’il y a des progrès parce que les entreprises des UAM certifiées ont mis en place des plateformes de «dialogue» pour maintenir un moyen de communication permanent avec la population locale, et parce que les entreprises sont davantage conscientes de l’importance de maintenir une bonne réputation. Les conflits ne disparaissent pas du jour au lendemain, mais des discussions régulières permettent de créer un environnement plus détendu où des négociations peuvent avoir lieu.
En bref, le FSC peut pousser les compagnies forestières à faire des progrès sociaux remarquables…
Note de l’éditeur: ce blog est un extrait d’un article disponible dans son intégralité sur le site de l’International Union of Forest Research Organizations (IUFRO). Pour lire le reste de l’article – et voter pour cet article en lice pour une compétition de blog dans le cadre du Congrès mondial IUFRO qui se tient du 5 au 11 octobre 2014 cliquez ici.
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