YAOUNDÉ, Cameroun (14 Novembre, 2012)_Les communautés rurales au Cameroun dépendent largement des forêts pour tout, de leurs besoins nutritionnels et médicinaux au combustible pour la cuisine, et seront incapables de s’adapter au changement climatique sans d’importante aide extérieure, selon une nouvelle recherche.
Cela pourrait inclure n’importe quoi allant de la mise en place d’un observatoire météorologique pour aider les agriculteurs pendant la saison de plantation à la mise en place de programmes de recherche et d’action par les gouvernements pour soutenir les collectivités à accroître l’efficacité de leurs stratégies d’adaptation.
Le projet « Forêts du bassin du Congo et adaptation au changement climatique » (CoFCCA) du Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR) a été développé en 2008 pour sensibiliser le public et les politiques sur la forte dépendance qu’ont les zones rurales et urbaines des produits animaux et végétaux en provenance de la seconde plus grande forêt tropicale continue dans le monde. Le projet s’est également penché sur les moyens par lesquels les communautés – ainsi que les ressources naturelles – pourraient être protégées, vue que le monde subit des changements dramatiques de précipitations et température.
Une leçon essentielle était que, peut importe de leur pertinences, les connaissances locales n’étaient pas suffisantes, a déclaré Denis Sonwa, l’un des auteurs d’un article issu de l’étude, qui se concentre spécifiquement sur le Cameroun.
L’équipe de Monsieur Sonwa s’est penchée sur les secteurs les plus vulnérables du Cameroun, y compris l’énergie dérivée du bois de chauffe.
Ils se sont concentrés sur la production et consommation de charbon de bois, en interrogeant tout le monde, allant des producteurs et transporteurs aux vendeurs et consommateurs, afin de savoir comment chaque acteur percevait le changement climatique et comment leurs activités en étaient affectées.
«Ils étaient tous préoccupés par les saisons pluvieuses et sèches imprévisibles qui affectent les niveaux de production, de consommation et des revenus », a déclaré Patrice Metenou, un chercheur diplômé impliqué dans le projet, ajoutant qu’ils étaient tous vulnérables au changement climatique mais à des niveaux très différents.
Alors que les producteurs, les transporteurs et les vendeurs de bois de chauffage pourraient par exemple revenir à d’autres moyens de revenu ou augmenter les prix de leurs produits et services au cours de la saison des pluies, quand les choses ralentissent, les consommateurs quand à eux seraient coincés.
Dépendants du charbon de bois pour la cuisson, ils n’avaient pas d’autre choix que de faire face aux pénuries ou aux prix élevés.
Monsieur Metenou a aussi noté, que chaque partie prenante a souvent dû inventer plusieurs techniques différentes afin de s’adapter aux changements.
« Au cours de la saison sèche prolongée, lorsque les charbonniers ont besoin de grandes quantités d’eau pour produire une meilleure qualité de charbon de bois, ils se rapprochent des sources d’eau », a t-il dit, en montrant un exemple. « Pendant la saison des pluies, ils achètent des grandes bâches pour couvrir leurs produits en attendant les acheteurs.”
Le Bassin du Congo est la deuxième plus grande et la plus intacts zone de forêt tropicale du monde après la forêt amazonienne. Couvrant quelques 228 millions d’hectares, il représente environ 20 pour cent de la forêt tropicale restante au monde. Ces forêts couvrent environ 60 pour cent de la superficie totale de six pays d’Afrique centrale, incluant le Cameroun, la République centrafricaine, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République du Congo et la République démocratique du Congo. Les forêts sont importantes pour les populations autochtones dans le bassin du Congo, où plus de 80% des personnes vivent exclusivement de l’agriculture, la pêche et l’élevage. Les activités de récolte de la région sont très dépendantes du climat.
Selon Monsieur Sonwa, « la planification des stratégies d’adaptation au climat avec les communautés forestières du bassin du Congo est absolument fondamentale et urgente afin de faire face aux impacts climatiques prévus et inévitables ».
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Cette recherche a été menée dans le cadre du projet CoFCCA (Forêts du Bassin du Congo et Adaptation au Changement Climatique) du CIFOR qui s’inscrit dans le programme Adaptation aux changements climatiques en Afrique (CCAA), qui est soutenu par le Centre de Recherches pour le développement international (CRDI) et le Department for international development (DFID).
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