BOGOR, Indonésie (04 juillet 2102)_ La mise en œuvre de la REDD + était censée être « grande, rapide et pas chère ». Jusqu’à présent ce n’est pas un grand complexe, mais de nombreux petits efforts conçus et mis en œuvre par de nombreux donateurs et organismes, une collection de projets qui sont lents à concevoir et à mettre en œuvre et susceptibles d’être plus cher que prévu dans un premier temps. Est-ce si mal?
Dans ses 5 premières années, la REDD + a connu une croissance de plus en plus vaste et complexe de plusieurs manières imprévisibles, selon Angelsen et al., les rédacteurs de la nouvelle collection d’études nommée Analysing REDD+: Challenges and choices. En partie en raison d’un manque en financements fiables à long terme et d’une grande diversité d’intérêts, d’institutions, d’idées et d’information, les premiers projets REDD + ont été établis avec des fonds de développement. Ils n’ont pas eu les bases et financements fiables qu’un nouvel accord international sur le changement climatique aurait pu avoir.
Les éditeurs décrivent la REDD + en tant que « vaste canopée » en dessous de laquelle un large éventail d’acteurs peut mettre en œuvre leurs propres idées sur ce qui devrait être fait pour réduire la déforestation et la dégradation des forêts. Mais elle est encore loin d’atteindre le changement transformatif que les éditeurs considèrent comme une condition préalable afin de surmonter les « business as usual » qui continuent à mener la disparition des forêts.
Brockhaus et Angelsen disent qu’un tel changement transformatif exigerait « un changement de discours, des attitudes, des relations de pouvoir et des actions de politique délibérée et de protestation ». Les incitations économiques qui encouragent l’utilisation non durable des forêts devraient être supprimées. De nouvelles informations devraient être transmises par des groupes d’acteurs nationaux et locaux concernés par les « droits, la conservation des forêts et les inégalités ». De nouvelles coalitions devraient être crées, constituées de représentants ayant des intérêts divers.
Pour ce faire, bien sûr, c’est un défi. Des coalitions d’intérêts divers peuvent apporter une perte d’objectifs par rapport à la conception de base de la REDD +. Les scientifiques ont eu du mal à produire et à diffuser des informations claires sur les balances du climat et du carbone. Afin de changer les incitations économiques, il faut comprendre les coûts des opportunités qui sont très variables, ainsi que les relations de pouvoir entre les groupes qui ont tous à gagner ou à perdre.
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Réunir des groupes afin d’apporter des changements à différentes échelles politiques exige presque certainement un partage équitable des bénéfices. Pourtant, comme le remarquent Luttrell et al. dans l’un des chapitres du livre, il y a beaucoup d’arguments potentiellement contradictoires quant à savoir qui devrait bénéficier des projets REDD +: Les prestations devraient-ils bénéficier à des gens qui ont des droits légaux sur la terre et les ressources stockant du carbone, ou à des bons gestionnaires forestiers qui pourraient ne pas avoir un droit juridique clair sur la forêt, ou à des exécutants des projets REDD + telles que des entreprises privées ou des ONG?
Le fait que la REDD + n’est pas un gros programme centralisé, à la suite de principes multilatéraux contraignants énoncés dans une convention globale avec un mécanisme de financement bien gouverné, n’est pas nécessairement le plus grand inconvénient. Une grande et rapide REDD + pourrait comporter des risques, comme le souligne une étude récente de Fairhead et al. sur le «green grabbing». Apporter une valeur nouvelle à la nature (comme le fera la REDD +) et connecter cette nature aux marchés par un système international, où les intérêts des entreprises nationales et étrangères sont souvent traités de manière préférentielle par l’Etat, peuvent engendrer des expropriations locales des terres et des ressources par le biais de processus de « clôture, territorialisation, légalisation et violence », comme indiqué par Peluso and Lund.
Analysing REDD+ vise à montrer les obstacles potentiels et les déficiences structurelles qui doivent être abordées afin que la REDD + fonctionne sur le long terme sans ces effets socialement dévastateurs. Un grand nombre des auteurs du livre (par exemple Jagger et al.) suggèrent que de nouvelles coalitions et institutions protègent non seulement l’environnement forestier, mais aussi les droits au niveau communautaire et la participation à la prise de décision. En outre, comme l’expliquent Larson et al., les solutions aux problèmes d’occupation des terres et des ressources font partie du changement transformatif nécessaire afin que la REDD + fonctionne.
En fin de compte, Analysing REDD+ se montre prudemment optimiste. Si des coalitions inclusives sont créées qui influence la politique, espérons qu’ils le feront sur un base « sans regrets ». Sur le chemin, ils pourraient atteindre certains objectifs positifs, telles que l’élimination de subventions perverses et la résolution de problèmes fonciers locaux.
Analysing REDD+ n’a pas la prétention de résoudre tous les problèmes qui se posent à la mise en œuvre. Mais c’est un bon travail d’indication des problèmes qui nécessitent des solutions. Elle éclair également ce que les institutions doivent faire en termes d’intégration des idées différentes, de partage de plus d’informations et de respect (et si nécessaire de protection) des intérêts des nombreux groupes.
Si la REDD + progresse plus lentement que prévu, ce n’est pas forcement une mauvaise chose. Si cela allait se passer, une REDD + durable devrait se développer au même rythme que les institutions qui protègent les droits locaux sur les terres et les ressources, et en rythme avec la capacité d’adaptation des systèmes juridiques nationaux et les intérêts économiques.
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