NEW YORK – Aujourd’hui est un jour important pour notre futur sur la planète. Le Sommet pour le climat des Nations Unies réunit un nombre impressionnant de dirigeants mondiaux qui vont actualiser leurs engagements politiques et financiers pour faire face au défi du changement climatique.
Qu’est-ce que le sommet nous demande de faire?
C’est aussi un jour important pour réfléchir à de nouvelles voies pour la recherche, le rayonnement et la capacité de développement – trois dimensions du travail du CIFOR – pour aider à transformer ces engagements en actions sur le terrain.
En bref, qu’est-ce que le sommet nous demande de faire?
Une partie du programme du sommet est dédiée à huit «zones d’action»: l’agriculture, les villes, l’énergie, le financement, les forêts, l’industrie, la résilience et les transports. Pour chacune d’entre elles, de nombreux pays, organisations de la société civile et entreprises privées vont signer lors du sommet des déclarations qui indiquent dans quelle direction nous devrions agir.
J’aimerais proposer ici quelques idées sur les déclarations qui circulent pour l’agriculture et les forêts, et comment elles sont reliées, à la lumière de l’intérêt actuel qui est: la recherche de solutions bonnes et intégrées à travers des paysages. Notez que le CIFOR, en tant qu’organisme de recherche indépendant, n’a pas été directement impliqué dans la préparation de ces déclarations.
La Déclaration de New York sur les Forêts se concentre sur la déforestation ou «la perte naturelle des forêts». Sept des dix points répondent directement à cette question, ou indirectement en faisant référence à la réduction des émissions de gaz à effet de serre des forêts. Deux points soulignent que le besoin de restauration des forêts et un point pousse pour une meilleure gouvernance des forêts. Parmi les dix points, deux font référence à des objectifs de développement durable plus larges et à l’agenda de développement post-2015.
Dans ses conclusions, le document affirme que les engagements peuvent potentiellement réduire les émissions de «4,5 (milliards à) 8,8 milliards de tonnes par an d’ici 2030». L’adaptation au changement climatique ou la résilience ne sont pas mentionnés comme des solutions potentielles. L’Agenda Action qui l’accompagne présente une longue liste d’initiatives en cours ou à venir, et espère que des engagements directs seront faits lors de ce sommet.
Par contre, la Déclaration Commune pour l’Agriculture, la Sécurité Alimentaire et la Nutrition débute avec le besoin de répondre aux inégalités et d’assurer une nutrition adéquate pour une population grandissante, défis qui deviennent de plus en plus importants avec le changement climatique et renforcent la vulnérabilité des personnes pauvres.
L’agriculture intelligente face au climat est promue comme le cœur de l’approche visant à faire face à ces défis, avec ses trois piliers que sont les hausses des revenus équitables et de la productivité de l’agriculture; une résistance accrue des systèmes alimentaires et des moyens de subsistance; et une réduction ou suppression des émissions de gaz à effet de serre en provenance de l’agriculture. Une série d’initiatives nouvelles ou renforcées sont listées, dont l’Alliance mondiale pour une agriculture intelligente face au climat.
ENSEMBLE, UN AGENDA CAPTIVANT
Lorsque l’on met les déclarations sur l’agriculture et sur les forêts côte à côte, il est clair qu’elles ont des genèses séparées, et aussi qu’il y a des références croisées non explicites. La déclaration sur les forêts relie la déforestation à l’agriculture, et à l’inverse la déclaration sur l’agriculture prend note des impacts de l’agriculture sur les écosystèmes en lien avec les émissions. De plus, la déclaration sur les forêts note généralement l’importance des forêts pour «la nourriture, l’eau, les combustibles, les médicaments, les cultures traditionnelles et les moyens de subsistance». La déclaration sur l’agriculture reconnaît «le rôle essentiel des agriculteurs, pêcheurs, forestiers et éleveurs».
Pris ensemble, les deux déclarations fournissent un agenda d’action captivant pour les paysages du monde. Un plus un pourrait faire plus que deux si les opportunités présentées dans les deux documents étaient combinées et que les solutions étaient envisagées ensemble. Le support politique large et fort offert par le sommet à chacune de ces déclarations, de la part des gouvernements à la société civile en passant par le secteur privé, est certainement quelque chose sur lequel il faudrait construire.
En regardant en avant, une question pertinente consiste à savoir comment les deux peuvent être combinés. Mener des synergies et des compromis entre l’agriculture et la foresterie est essentiel à toutes les échelles géographiques. Donc il y a apparemment de nombreuses voies en faveur de l’approche paysagère à tous les niveaux – mondial à local. L’essence de l’approche par les paysages est d’apporter un cadre et une méthodologie afin que des objectifs multiples compris dans un paysage soient considérés ensemble par tous les acteurs concernés.
Ces dernières années, on a mis de plus en plus l’accent sur les paysages pour trouver des solutions combinées aux défis du développement à travers des secteurs basés sur la terre. Le Forum mondial sur les paysages qui se tiendra à Lima les 6 et 7 décembre apporte une excellente opportunité pour démontrer comment nous pouvons tirer le meilleur d’une déclaration combinée agriculture et forêts du Sommet pour le climat.
CIFOR à la semaine climat NYC: cet article fait partie d’un dossier spécial sur les forêts et le changement climatique.
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