Un jeu de société repense les dynamiques d’utilisations concurrentielles des terres

Life Risk, Monopoly. De tels jeux de société peuvent refléter et diffuser des cadres de réflexion sur la vie, la guerre, voir même l'utilisation des terres.
Partager
0

Sujets liés Articles

Permainan Bentang Alam mengajarkan pemain untuk memaksimalkan penghasilan seraya memperkenalkan pada mereka konservasi bentang alam, pembangunan berkelanjutan, jasa lingkungan, alternatif investasi, perdagangan, kompetisi dan kolaborasi. CIFOR/Michelle Kovacevic

Le Jeu du paysage apprend aux joueurs à maximiser leurs revenus, tout en les initiant à la conservation du paysage, au développement durable, aux services environnementaux, aux alternatives d’investissement, au commerce, à la concurrence et à la collaboration. Photo: CIFOR/Michelle Kovacevic

BOGOR, Indonésie (18 octobre 2013) – Life, Risk, Monopoly. Ces jeux de société peuvent refléter et diffuser des cadres de réflexion sur la vie, la guerre, voir même l’utilisation des terres.

Mais comme ces cadres changent avec le temps, un jeu de société, récemment développé par un scientifique du Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR), vise à proposer une alternative, en aidant les personnes à comprendre et à gérer les problèmes contemporains liés à l’utilisation des terres et à l’économie.

Le Jeu du paysage, inventé par le scientifique Herry Purnomo, est très différent d’un jeu plus connu qui englobe les mêmes thèmes.

Le Monopoly est un des jeux de société les plus populaires au monde, avec 275 millions d’exemplaires vendus en 43 langues, selon son fabricant. Mais l’objectif du jeu – acquérir autant de terres que possible, les développer et pousser les adversaires à la faillite par la recherche de rentes – est, de par sa nature, non durable.

Le Monopoly est construit autour d’une vision à très court terme, strictement capitaliste, de la gestion des terres, déclare M. Purnomo. Son Jeu du paysage vise en partie à aider les joueurs à comprendre qu’il faut parfois plusieurs années avant d’obtenir un retour financier sur l’investissement immobilier.

«Près d’un milliard de personnes dans le monde ont joué au Monopoly, mais ce jeu est obsolète dans le sens où il n’y a aucun élément qui considère l’impact des achats de biens immobiliers sur l’écosystème, le réchauffement climatique ou le développement durable», dit M. Purnomo.

«Je me suis demandé ce qui se passerait si un milliard de personnes étaient amenées à apprendre un jeu qui aborde les investissements et la gestion du paysage d’un point de vue alternatif.»

Dans le Jeu du paysage, six joueurs incarnent des acteurs qui interagissent dans un paysage comprenant différentes utilisations des terres, allant de la forêt dense aux terres à usage multiple, en passant par des mines et des exploitations agricoles. Les joueurs peuvent placer des fonds dans des options d’investissement durable liés à REDD+ (Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts) soutenue par l’ONU, à des paiements pour services environnementaux (PSE), ou à l’exploitation du bois et aux forêts plantées.

Le jeu – qui a été joué par des universitaires, des activistes d’ONG, des intervenants du secteur commercial et des communautés rurales sur les cinq continents – apprend aux joueurs à maximiser leurs revenus, tout en les initiant à la conservation du paysage, au développement durable, aux services environnementaux, aux alternatives d’investissement, au commerce, à la concurrence et à la collaboration. Le jeu défie les joueurs de maximiser leurs revenus, tout en prenant soin des conditions écologiques et sociales. Les joueurs qui favorisent ces indicateurs sont récompensés à la fin de la partie.

«Pour les décideurs politiques, il peut générer des idées sur le type de politiques qu’ils peuvent mettre en œuvre pour un paysage donné», dit M. Purnomo. «Le jeu permet aux décideurs politiques de jouer contre différents acteurs fonciers et des petits exploitants, afin qu’ils puissent voir comment mettre en œuvre plus efficacement des idées sur l’utilisation des terres.

«Il n’existe pas de formule magique, mais la mise en œuvre et le suivi d’un plan de gestion solide du paysage sont cruciaux – il s’agit d’un processus d’apprentissage continu», ajoute-il.

M. Purnomo cite Pulau Laut, une île situé dans la province indonésienne Kalimantan Sud, comme un bon exemple d’une dynamique paysagère réussie. Entourée par l’océan, Pulau Laut possède une frontière nette. Toutes les composantes de son paysage – telles que le centre de la forêt, la lisière de la forêt, la mosaïque des terres agricoles – ainsi que les phénomènes externes comme les mines de charbon et la croissance démographique, sont bien gérées, selon M. Purnomo.

Le Jeu du paysage explore les synergies et les compromis entre la productivité et la durabilité d’un paysage, comme ceux à Pulau Laut et ailleurs.

Contactez Herry Purnomo sur h.purnomo@cgiar.org pour recevoir votre propre exemplaire du jeu. Le CIFOR conçoit actuellement une application du Jeu du paysage pour les smartphones iOS et Android.

Pour plus d’informations sur les sujets abordés dans ce blog, veuillez contacter Herry Purnomo sur h.purnomo@cgiar.org

Ce travail s’inscrit dans le cadre du Programme de recherche du CGIAR sur les forêts, les arbres et l’agroforesterie et est soutenu par l’Union européenne.

Politique sur le droit d’auteur :
Nous vous autorisons à partager les contenus de Forests News/Nouvelles des forêts, qui font l’objet d’une licence Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International (CC BY-NC-SA 4.0). Vous êtes donc libres de rediffuser nos contenus dans un but non commercial. Tout ce que nous vous demandons est d’indiquer vos sources (Crédit : Forests News ou Nouvelles des forêts) en donnant le lien vers l’article original concerné, de signaler si le texte a été modifié et de diffuser vos contributions avec la même licence Creative Commons. Il vous appartient toutefois d’avertir Forests News/Nouvelles des forêts si vous republiez, réimprimez ou réutilisez nos contenus en contactant forestsnews@cifor-icraf.org.