Construire un avenir plus vert : Élaboration d’un plan de restauration durable des forêts et des paysages

Les comtés de Taita-Taveta et de Makueni adoptent une stratégie de restauration révolutionnaire
, Friday, 13 Dec 2024
L’équipe du CIFOR-ICRAF en route pour collecter des échantillons de sol dans la forêt de Chawia, Taita-Taveta. Crédit photo : Ann Wavinya / CIFOR-ICRAF.

À l’échelle mondiale, la dégradation des terres et le changement climatique sont des moteurs majeurs de l’insécurité humaine, affectant plus de 1,3 milliard de personnes vivant sur des terres agricoles dégradées. Au Kenya, la lutte contre la dégradation des forêts et des paysages est un défi urgent, aggravé par la déforestation, une forte concurrence pour l’utilisation des terres, le surpâturage et le changement climatique. Les forêts du pays se dégradent à un rythme alarmant, avec une perte annuelle d’environ 5 000 hectares.

La restauration des paysages et des écosystèmes dégradés est devenue une solution essentielle basée sur la nature pour lutter contre le changement climatique à l’échelle locale, nationale, régionale et mondiale. Au Kenya, les comtés de Makueni et de Taita-Taveta, situés dans des régions arides et semi-arides, sont devenus des points focaux dans la lutte contre la dégradation. Le concept de restauration des forêts et des paysages (RFL) propose une approche intégrée et basée sur la nature, qui promet d’améliorer la biodiversité, les services écosystémiques, la productivité et le bien-être des communautés.

En réponse à l’urgence de l’action, le Centre de Recherche Forestière Internationale et le Centre International de Recherche en Agroforesterie (CIFOR-ICRAF), en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Fondation africaine pour la faune (AWF), mettent en œuvre l’adaptation du Plan d’action pour la mise en œuvre de la Restauration des Forêts et des Paysages (FOLAREP) 2024-2032 dans les comtés de Makueni et de Taita-Taveta. Le FOLAREP est un outil clé pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale de restauration des paysages et des écosystèmes du Kenya. Il devrait aider le pays à respecter ses engagements à la fois pour le Bonn Challenge et l’objectif AFR100 de restaurer 5,1 millions d’hectares de terres dégradées et déforestées d’ici 2030. Ce plan ambitieux aborde les politiques et les défis écologiques complexes auxquels sont confrontés ces deux comtés. Le processus d’adaptation du FOLAREP est financé par le projet UK PACT Nature-based Solution, qui soutient les pays ayant un potentiel de réduction des émissions par le biais du renforcement des capacités.

Élaboration du FOLAREP au niveau des comtés de Taita Taveta et Makueni

Les comtés de Taita Taveta et de Makueni présentent un potentiel pour la restauration des forêts et des paysages. Le succès des efforts pour restaurer les paysages, y compris les forêts, les terres de pâturage, les terres agricoles, les rives, les prairies, les bords de routes et les terres urbaines, nécessite la mise en œuvre de solutions basées sur la nature et la prise en compte des lacunes institutionnelles et politiques. Grâce à la mise en œuvre et au suivi des interventions, ces zones peuvent servir d’exemples avec des recommandations fondées sur des preuves.

Pour initier l’adaptation du FOLAREP au niveau des comtés, des groupes de travail techniques ont été constitués en novembre 2023. Ces groupes comprennent un large éventail de parties prenantes dans le domaine de la restauration, y compris des agences nationales et des services d’extension au niveau des comtés. Le processus de développement a ensuite progressé à travers une série de concertations participatives, complètes et collaboratives, garantissant que les contributions, besoins et aspirations de toutes les parties prenantes soient représentés et inclus.

Un jalon clé du processus de mise en œuvre a été l’atelier en deux parties organisées dans le comté de Taita Taveta du 23 au 27 septembre 2024, où le comité exécutif du comté et l’assemblée du comté ont été sensibilisés avant l’adoption du plan. Ces ateliers ont offert une occasion de concertation avec le comité exécutif du comté de Taita Taveta, qui a approuvé le plan, ouvrant la voie à la prochaine étape de la feuille de route. Cela a été suivi de discussions avec les membres de l’assemblée du comté. Les membres ont approuvé le plan, qui a été révisé et est désormais prêt pour l’impression, après quoi le gouverneur le signera et le lancera plus tard cette année.

Le gouverneur de Taita-Taveta, le vice-gouverneur et les membres du comité exécutif du comté lors de l’examen et de l’approbation du plan FOLAREP au Voi Wild Life Lodge. Photo par Ann Wavinya / CIFOR-ICRAF.

L’objectif du FOLAREP de Taita-Taveta est de restaurer 226 420 hectares de paysages dégradés ayant un potentiel de restauration en utilisant des techniques intégrées de RFL, accélérant ainsi les objectifs nationaux du Kenya de restaurer 10,6 milliards d’hectares de paysages dégradés d’ici 2032.

Dans son discours d’ouverture, le gouverneur Andrew Mwadime a exprimé son soutien à l’initiative. “En tant que dirigeant du comté, j’ai toujours souligné que notre part équitable, étant donné notre grande superficie et notre petite population, ne permet pas de soutenir adéquatement les services essentiels”, a déclaré Mwadime. “C’est pourquoi je tiens particulièrement à remercier nos inestimables partenaires et amis  pour leur soutien.”

Pendant ce temps, dans le comté de Makueni, qui vise à restaurer 200 000 hectares de paysages, l’adaptation du FOLAREP a déjà franchi la plupart des étapes de formulation, en adaptant le plan national au contexte local. Le plan est désormais prêt pour l’impression avant d’être signé et lancé officiellement par le gouverneur.


Remerciements

UK PACT (Partnering for Accelerated Climate Transitions) est un programme unique de renforcement des capacités. Co-géré et financé par le Département des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO) du gouvernement britannique et le Département de la Sécurité énergétique et du Net Zéro (DESNZ) par le biais du financement climatique international du Royaume-Uni, il travaille en partenariat avec les pays ayant un fort potentiel de réduction des émissions pour les aider à mettre en œuvre et à augmenter leurs ambitions pour lutter contre le changement climatique.

 

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