Le palmier à huile peut-il être cultivé de manière à profiter à l’environnement et à soutenir les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles ? C’est la question posée par une récente étude menée par des chercheurs du Centre de recherche forestière internationale et du Centre International de Recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF) et des institutions partenaires.
Les chercheurs ont enquêté auprès de 198 petits exploitants sélectionnés au hasard dans l’État de Pará, à Tomé-Açu, au Brésil, afin de comprendre comment l’agroforesterie à base de palmier à huile pourrait améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants. Ils ont constaté que la plupart des agriculteurs interrogés utilisaient une large gamme de stratégies d’utilisation des terres et de moyens de subsistance en formant des mosaïques de systèmes agroforestiers aux côtés de champs de cultures de rente telles que le poivre noir, le cacao, l’açaï, le fruit de la passion, le manioc et les cultures vivrières, nichés parmi des parcelles de forêt en régénération et conservée.
Cependant, peu avaient choisi de planter des palmiers à huile malgré leur très fort potentiel pour fournir des revenus et un marché garanti. Bien que les moulins à huile de palme au Brésil offrent des contrats de 25 ans incluant des intrants, une assistance technique et des financements, la plupart des petits agriculteurs de la région semblent réticents à investir une grande partie de leurs terres et de leur travail dans une seule culture qu’ils considèrent comme appauvrissant les sols et concurrençant d’autres cultures.
Les chercheurs ont découvert que si l’agroforesterie et le palmier à huile peuvent toutes deux conduire à la réussite économique (par rapport aux normes de vie locales moyennes), la majorité des agriculteurs préfèrent étendre leurs agroforêts que de planter des palmiers à huile. Bien que l’agriculture familiale soit largement reconnue – au Brésil et dans les tropiques – pour sa capacité à s’adapter à différents contextes et à relever des défis changeants grâce à ses diverses stratégies de subsistance, le modèle économique et le package technologique requis par les moulins dans ce contexte excluent souvent les familles du marché lucratif de l’huile de palme. Les moyens de subsistance et les stratégies d’utilisation des terres des petits exploitants sont radicalement différents des systèmes homogènes de production industrielle de palmiers à huile qui ont dominé le paysage jusqu’à présent.
Les chercheurs ont exploré la possibilité de cultiver des palmiers à huile en intercalaire avec des systèmes agroforestiers, ce qui pourrait rendre cette culture plus attrayante pour les agriculteurs. Ils ont conclu que l’adoption plus large du palmier à huile nécessiterait probablement d’adapter les systèmes de production et les accords avec les moulins pour refléter les objectifs des agriculteurs et leurs diverses stratégies de subsistance. Bien que de nombreux agriculteurs interrogés aient jugé l’agroforesterie à base de palmier à huile comme une alternative prometteuse aux plantations industrielles conventionnelles, une adoption plus large des systèmes mixtes nécessite de permettre aux agriculteurs d’opter pour des tailles de plantation plus petites selon leurs contraintes de travail et de terre, tout en répondant aux préférences pour les cultures et les systèmes agricoles qui répondent à leurs objectifs et s’intègrent dans leurs stratégies d’utilisation des terres plus larges.
Pour plus d’informations sur ce sujet, veuillez contacter Andrew Miccolis : A.Miccolis@cifor-icraf.org ou Daniel Palma Perez Braga : daniel.braga@ufpa.br
…
Remerciements
Cette étude fait partie d’une recherche plus large menée par le Centre International de Recherche en Agroforesterie (ICRAF) dans le cadre du projet SAF Dende, une alliance entre ICRAF, Natura Innovation and Product Technology Ltda., CAMTA (Coopérative agricole mixte de Tomé Açu) et EMBRAPA (Entreprise brésilienne de recherche agricole et d’élevage), avec le financement de l’USAID.
We want you to share Forests News content, which is licensed under Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International (CC BY-NC-SA 4.0). This means you are free to redistribute our material for non-commercial purposes. All we ask is that you give Forests News appropriate credit and link to the original Forests News content, indicate if changes were made, and distribute your contributions under the same Creative Commons license. You must notify Forests News if you repost, reprint or reuse our materials by contacting forestsnews@cifor-icraf.org.