La biodiversité — abréviation de l’expression « diversité biologique » — désigne la variété des éléments constitutifs du vivant sur Terre, des plus petites bactéries aux plus grands mammifères. Sans biodiversité, nous n’aurions pas d’air à respirer, pas d’eau à boire, pas de nourriture à manger et nous ne pourrions tout simplement pas vivre.
L’effondrement de la biodiversité mondiale menace la santé humaine et planétaire. Le déclin actuel des espèces a été défini comme « sans précédent », à tel point que les scientifiques parlent même d’une sixième extinction massive tandis que les dirigeants de grandes entreprises multinationales font part de préoccupations croissantes pour l’économie mondiale. En définitive, nous sommes dangereusement proches, et dans certains cas, franchissons des points de basculement écologiques catastrophiques.
Mais il n’est pas encore trop tard. Nous devons agir rapidement et avec détermination, tirer parti des succès passés et apprendre des échecs antérieurs pour adopter une approche audacieuse et innovante qui ne ressemble à rien de ce qui a été tenté ou possible auparavant.
Au cours des trois dernières décennies, les ministères de l’Environnement, les scientifiques et la société civile ont élaboré plus de 500 conventions liées à la biodiversité et accords multilatéraux sur l’environnement. En tête de liste figurent les stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) établis lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED), ou Sommet de la Terre de 1992, comme principaux outils de mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique (CDB).
Ces plans visent à intégrer les considérations relatives à la biodiversité dans les politiques nationales. Pourtant, malgré quelques succès, les SPANB ont largement échoué : la société n’a pas encore compris que notre destin dépend urgemment de la biodiversité. Les défis à relever restent nombreux, notamment les obstacles pour atteindre de larges segments de la société, le manque de connaissances contextuelles, et le risque des discours récupérés et nuisibles sur la biodiversité.
De plus, la progression des connaissances et de la sensibilisation environnementales vers l’action n’est pas linéaire. Par ailleurs, les modèles obsolètes de communication scientifique ne tiennent pas compte du fait que les valeurs et l’agentivité influencent fortement les changements de comportement.
Alors, que faut-il faire pour mobiliser la société dans tous les secteurs et accélérer la sensibilisation, les connaissances et l’action avec une rapidité et un impact sans précédent ? La recherche montre que 25 % d’une population suffirait pour déclencher un point de basculement social. Mais des études antérieures suggèrent une autre piste : si seulement 3,5 % de cette population se mobilisent pour adopter des mesures coordonnées en tant qu’acteurs visibles et connectés du changement, des changements politiques et sociétaux qui étaient en apparence impossibles à réaliser peuvent voir le jour.
Les acteurs du changement et les champions de la biodiversité sont présents dans tous les segments de la société : entreprises innovantes du secteur privé, dirigeants inspirants, membres de la société civile conscients du problème prêts à agir et/ou agissant déjà, agriculteurs et populations autochtones — les plus grands gardiens et enseignants de la biodiversité au monde.
Nous devons révolutionner la façon dont nous sensibilisons, éduquons et encourageons un changement de comportement durable en faveur de la biodiversité. Pour ce faire, nous avons besoin :
- Des communautés engagées et orientées vers l’action : Le monde est passé de l’action individuelle à des communautés dynamiques et collaboratives d’individus partageant les mêmes idées. Nous avons besoin d’approches ascendantes ciblées pour accélérer le travail des communautés locales et des champions de la biodiversité, en négociant leurs liens avec les réseaux régionaux et mondiaux, afin de susciter des changements sociétaux dans les idées, la prise de décisions et les comportements.
- Une révolution numérique rapide qui permettra des approches innovantes : en 2023, plus de 64 % de la population mondiale était connectée à Internet, contre 39 % en 2013. Cette connectivité, combinée aux nouvelles technologies, permet de lancer des campagnes innovantes et de favoriser une participation créative à l’échelle de la société, chose auparavant impossible, tout en collaborant avec des partenaires locaux pour combler la fracture numérique.
- Des progrès en matière de capacité organisationnelle et de partenariats : La capacité des organisations de développement et des médias à collaborer et à produire des résultats est bien supérieure à celle d’il y a 10 ans. Même si des initiatives passées comme l’initiative Vague verte pour la biodiversité de la CDB se sont révélées prometteuses, les organisations sont aujourd’hui mieux équipées pour atteindre leur potentiel. Nous avons besoin d’un modèle de partenariat inclusif capable d’organiser rapidement des tables rondes et de faciliter la co-création au sein d’un réseau croissant de partenaires locaux et mondiaux.
Pour préserver la vie telle que nous la connaissons et pour stopper et inverser la perte de biodiversité, une transformation s’avère nécessaire à tous les niveaux de la société : les personnes, les employeurs, les institutions et les partenaires internationaux devront travailler ensemble pour comprendre et convenir de compromis, et saisir les opportunités.
Les cadres réglementaires et l’application des lois ne suffisent pas à inverser la tendance : la connaissance et la prise de conscience de l’importance de la diversité biologique pour la vie de chacune et chacun demeurent un levier essentiel pour générer un changement transformateur.
Ce qu’il faut, c’est donc un Plan Biodiversité qui soit en adéquation avec les moyens de subsistance, les cultures et les aspirations locales, en bref un Plan Biodiversité pour tous.
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