DURBAN, Afrique du Sud (9 décembre, 2011)_D’après un responsable de la Banque mondiale, les projets de REDD+ destinés à sauvegarder les forêts dans les pays en développement bénéficient d’un soutien financier accru : de nouveaux pays promettent de se mobiliser, tandis que les donateurs existants augmentent leurs contributions.
« Ces deux dernières années, les contributions des donateurs aux initiatives multilatérales de REDD+ ont été considérables », explique Kenneth Andrasko, de l’unité Finance carbone de la Banque mondiale. Les progrès vers l’instauration d’un système axé sur la performance pour le carbone forestier sont constants, quoique lents, a-t-il récemment affirmé en marge du sommet de l’ONU sur le climat, à Durban. « Ce concept s’impose de plus en plus. »
Plusieurs programmes de réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) sont apparus depuis que ce dispositif de réduction a été mis en marche lors de la 13e Conférence des Parties (COP) à Bali, il y a quatre ans. Les plus importants d’entre eux sont les programmes administrés par la Banque mondiale, à savoir le Programme d’investissement forestier (FIP), qui a reçu 577 millions de dollars américains de contributions, et le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF), dont les contributions s’élèvent à 436 millions de dollars.
Toutefois, la crise financière mondiale devrait avoir des répercussions sur le financement de la lutte contre le changement climatique, a déclaré Kenneth Andrasko. « Nous commençons à entrevoir les premiers signes montrant que les donateurs traditionnels ont des contraintes », a-t-il poursuivi, ajoutant que la portée exacte et la durée des impacts restent flous.
Des documents provenant de son site Internet montrent que depuis novembre 2010, le FCPF, composé du Fonds de préparation (Readiness Fund) et du Fonds carbone (Carbon Fund), a attiré de nouveaux donateurs, à savoir le Canada, qui a contribué à hauteur de 40 millions de dollars canadiens (41,4 millions de dollars américains) et l’Italie, qui s’est engagée à hauteur de 5 millions de dollars américains. BP et CDC Climat ont également rejoint le FCPF avec une subvention de 5 millions de dollars chacun. La Norvège a considérablement augmenté sa contribution, qui atteint 90 millions de dollars, l’Allemagne a ajouté 30 millions d’euros (40 millions de dollars) à la sienne, tandis que la Suisse et l’Australie ont également relevé leurs contributions.
Le financement bilatéral direct est également important et dépasse le financement multilatéral, la Norvège étant engagée à hauteur de 1 milliard de dollars dans les deux cas pour permettre à l’Indonésie et au Brésil de réduire la déforestation. Les accords bilatéraux sont les plus fréquents pour aider financièrement les nations forestières à renforcer leurs capacités, développer des projets pilotes et fournir « un appui au déploiement à grande échelle », précise un rapport publié en novembre 2011 par l’Overseas Development Institute (ODI) et la Heinrich Boll Stiftung.
Chaque accord bilatéral et multilatéral, toutefois, « tend à poursuivre ses propres objectifs conformément à ses propres normes, procédures et sauvegardes » déclarent les auteurs du rapport REDD+ finance delivery: lessons from early experience. Une évaluation du FCPF réalisée mi-2011 reprend cette idée et explique que les différences entre le FCPF et l’ONU-REDD en matière de directives opérationnelles et d’exigences de sauvegarde « créent une certaine confusion dans les pays où ces deux programmes sont déployés ». Les deux rapports recommandent une harmonisation des règles entre les fonds afin d’alléger la charge pour les pays candidats. Adopté en juin 2011, le document Common Approach to Environmental and Social Safeguards for Multiple Delivery Partners inclut des directives communes sur l’engagement des parties prenantes et répond en grande partie à ces préoccupations.
L’expérience sur le terrain souligne également la difficulté à équilibrer les objectifs des fonds, indique le rapport de l’ODI. « Par exemple, accélérer les décaissements grâce à des processus rationalisés peut entrer en conflit avec la nécessité d’une diligence rigoureuse et d’une application totale des sauvegardes. De même, il existe des tensions entre l’appropriation nationale, la souveraineté et l’apport du pays contributeur », conclut le rapport dans son résumé.
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