DURBAN, Afrique du Sud (30 novembre 2011) – Un organisme de surveillance environnementale a prévenu les négociateurs qu’ils devaient redoubler d’attention au moment d’élaborer les règles de mesure des émissions liée à la REDD+, sinon, les pays en développement pourraient être financièrement récompensés pour le simple fait d’appliquer leurs lois existantes sur la protection des forêts.
Les pratiques actuelles qui incluent « l’exploitation illégale systématique » ne peuvent être considérées comme normales, a déclaré hier Andrea Johnson, directrice des campagnes forestières de l’Environment Investigation Agency, en marge du sommet de l’ONU sur le climat, à Durban. Elle a enjoint les négociateurs à accorder une plus grande priorité à l’application des lois et aux problèmes de corruption, qui sont, il est vrai, « difficiles » à aborder, puisqu’ils soulèvent des « problèmes structurels concernant l’impunité des puissants intérêts ».
À la 17e Conférence des Parties (COP17) qui se tient à Durban, les pays forestiers espèrent obtenir un consensus sur un système permettant de surveiller, rendre compte et vérifier les émissions de carbone dans les projets de REDD+, afin que ce dispositif dépasse le stade des projets pilotes. Cela suppose de déterminer un niveau de référence par rapport auquel les réductions seront mesurées, une question plus politique que technique, ont estimé les experts.
Tout comme les initiatives précédentes visant à lutter contre l’exploitation illégale, la REDD+ est confrontée à la difficulté majeure de savoir s’il est possible de remédier aux défaillances sous-jacentes en matière de gouvernance dans l’ensemble du système, ou s’il faut éviter les réformes fondamentales nécessaires, explique une étude récente du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR). Cette étude tire les enseignements de mesures telles que l’accord de partenariat volontaire conclu entre l’Indonésie et l’Europe sur les normes de vérification de la légalité des bois et les opérations visant à faire appliquer la loi.
La conception de la REDD+ doit tenir compte des faiblesses, notamment du manque de capacités en matière de mise en œuvre du dispositif, au lieu de supposer que des systèmes opérationnels sont en place, indiquent les auteurs du rapport du CIFOR. Un des enseignements clairs tirés des initiatives précédentes visant à réduire l’exploitation illégale est qu’« il n’est pas recommandé de rechercher des raccourcis dans le processus », explique l’étude.
La nécessité d’éviter le point de basculement du climat « risque d’empêcher la REDD+ d’être en mesure d’examiner de près les problèmes majeurs du processus. À cet égard, il peut être avisé de reconsidérer dans quelle mesure les processus de REDD+ mis en œuvre sur une courte période peuvent avoir des conséquences fondamentales en matière de gouvernance », poursuit l’étude.
La REDD+ se base sur les taux de déforestation établis à partir de données spatiales qui servent d’indicateurs indirects pour calculer la quantité réelle de carbone émis par le déboisement. En 2008, Interpol a estimé qu’entre 20 % et 50 % des bois étaient récoltés de manière illégale dans le monde, selon un rapport récent de Global Witness.
Les pays forestiers en développement sont sujets la corruption, 80 % environ des 59 pays ayant reçu des financements au titre de la REDD+ se situant dans la moitié inférieure du tableau des pays évalués par la Banque mondiale en matière de corruption, a déclaré Davyth Stewart, de Global Witness. Outre la corruption dans le versement des fonds de REDD+ et l’octroi de terres pour les projets, les futurs risques de corruption incluent la manipulation dans les mesures de carbone et la spéculation sur les marchés carbone, a-t-il ajouté.
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