Le couvert forestier peut orienter des politiques de développement REDD+ efficaces

L'ampleur et la vitesse du changement du couvert forestier d'un pays fournit un guide utile pour concevoir des politiques REDD+ spécifiques au contexte et efficaces, selon des chercheurs du CIFOR.
, Tuesday, 14 Jan 2014
Para ilmuwan telah mengidentifikasi empat jenis pilihan kebijakan, termasuk pencocokannya di dalam peringkat transisi hutan berdasarkan efektivitas kemungkinan kebijakan untuk setiap tahap. CIFOR / Julie Mollins
Para ilmuwan telah mengidentifikasi empat jenis pilihan kebijakan, termasuk pencocokannya di dalam peringkat transisi hutan berdasarkan efektivitas kemungkinan kebijakan untuk setiap tahap. CIFOR / Julie Mollins

Les auteurs d’un rapport ont identifié quatre types d’options politiques, en les jumelant à des stades de transition forestière, sur la base de leur probable efficacité à chaque stade. CIFOR/Julie Mollins

BOGOR, Indonésie (14 janvier 2014) – L’ampleur et la vitesse du changement du couvert forestier d’un pays fournit un guide utile pour concevoir des politiques REDD+ spécifiques au contexte et efficaces, selon des chercheurs du Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR).

La REDD+ (Réduction des Emissions issues de la Déforestation et de la Dégradation des forêts) est un système d’atténuation du changement climatique soutenu par l’ONU. Elle vise à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre en créant des incitations qui encouragent les gestionnaires des terres à conserver, restaurer et gérer durablement les forêts.

L’expérience a montré que pour être efficaces, les politiques REDD+ doivent être adaptées aux circonstances spécifiques d’un pays, affirme Arild Angelsen, associé principal du CIFOR et professeur d’économie à l’Université norvégienne des Sciences de la Vie.

«Beaucoup se demandent ce qu’est une politique REDD+ appropriée de pour un pays et la réponse est souvent: ‘tout dépend des circonstances nationales et locales’. Ceci est bien sûr correct, mais ce n’est pas une réponse très utile», dit M.Angelsen.

Afin de résoudre la question du ‘tout dépend’ et de fournir davantage d’orientation politique, M.Angelsen et Tom Rudel, professeur d’écologie humaine à l’Université Rutgers au New Jersey, ont écrit l’article «Designing and implementing effective REDD+ policies: A forest transition approach» (Concevoir et mettre en œuvre des politiques efficaces de REDD+: Une approche de transition forestière), publié dans le journal Review of Environmental Economics and Policy.

«Nous disons que le ‘cela dépend’ constitue l’étape de transition forestière du pays ou de la région», déclare M.Angelsen.

«Il s’agit d’une catégorisation approximative, avec des variations locales, mais nous pensons que c’est très utile.»

Arbres en transition

D’après le cadre de transition forestière, l’état de la forêt d’un pays ou d’une région passent par trois étapes principales.

Lors de la première étape, «noyaux forestiers», un pays a un couvert forestier élevé et un faible taux de déforestation; comme le Suriname et le Gabon par exemple.

Le deuxième stade, «frontières», est caractérisé par une accélération du déboisement et une diminution de la couverture forestière, l’Indonésie en est un exemple.

Les pays dans le troisième stade, «mosaïques de forêt-agriculture», ont perdu une grande partie de leurs forêts anciennes, les forêts et l’agriculture coexistent dans le même paysage, et des activités de reboisement ont souvent lieu à ce stade; comme au El Salvador et en Côte d’Ivoire.

«Les mesures incitatives devraient être adaptées aux états des forêts et le cadre de transition forestière peut aider à les guider», déclare M.Angelsen.

Une caractéristique utile du cadre est que les pays regroupés de façon générale dans les différents stades ont de nombreuses caractéristiques en commun, selon l’analyse de M.Angelsen et M.Rudel. Ceci signifie que les changements de la couverture terrestre, le contenu de la politique forestière et la capacité de mettre en œuvre de nouvelles politiques varient selon le stade de transition forestière.

En outre, la densité de population, les caractéristiques sociales et la gouvernance changent tout au long de la courbe de transition forestière: les densités de population sont 10 fois plus élevées dans les mosaïques forêt-agriculture que dans les noyaux forestiers; les noyaux forestiers abritent les peuples parmi les plus pauvres du monde; et les tensions liées aux droits fonciers ont tendance à dégénérer en conflits dans les régions frontalières de forêt.

«Compte tenu des caractéristiques propres à chaque stade, de la nécessité d’avoir des politiques variées et des différentes capacités à mettre en œuvre des politiques, nous pensons que des politiques ou des ensembles de politiques différents seront plus appropriés et plus efficaces aux différents stades de transition forestière», déclare M.Angelsen.

Mélanger et apparier

Les auteurs identifient quatre types d’options politiques et les font correspondre aux stades de transition forestière sur la base de l’efficacité probable des politiques pour chaque stade.

Il en résulte une matrice offrant un guide «mélanger-et-apparier» complet et facile à suivre pour élaborer des politiques efficaces.

Pour les pays du stade «noyaux forestiers», l’objectif est de renforcer la préservation passive préexistante des forêts, d’abord en évitant de déclancher l’accélération de la déforestation et des émissions de carbone via les infrastructures et d’autres projets. Clarifier les droits de propriété pour éviter des ruées futures vers les terres et mettre en place des aires protégées consituent d’autres politiques utiles à ce stade.

Lors du stade «frontières», le but est de trouver des moyens de réduire la rentabilité de l’agriculture – et donc de la déforestation et de la dégradation des forêts – et d’accélérer et de soutenir les forces qui finiront par stabiliser le couvert forestier, comme c’est le cas durant le troisième stade. Les auteurs font valoir que la plupart des politiques sont utiles à ce stade, y compris l’inversion ou la lutte contre les politiques du gouvernement ayant historiquement favorisé l’expansion des frontières. À ce stade, les politiques REDD+ devraient également viser à réduire la durée de la phase «frontières».

«Dans un monde de REDD+, le stade de déforestation des frontières ne durerait que peu de temps et serait confiné à de petites zones, et les mosaïques forêt-agriculture contiendraient plus de forêts que durant les périodes précédentes», déclare M.Angelsen.

Les pays en phase finale de transition forestière ont des droits de propriété mieux établis et des marchés mieux développés. Les auteurs suggèrent que ces pays bénéficieront donc de la plantation d’arbres, de l’amélioration des technologies agricoles pour stimuler la productivité et des paiements pour services environnementaux, bien que les incitations soient favorables à la restauration de la forêt plutôt que de sa protection.

Toutefois, les décideurs politiques devront faire plus que de simplement présenter les politiques spécifiques de REDD+, soulignent les auteurs.

«Pour tout les stades, l’évitement de politiques et de projets qui déclenchent et renforcent la déforestation, tels que les projets d’infrastructures routières et les subventions agricoles insensées, est cruciale», dit M.Angelsen.

«Cette approche peut, dans certains cas, entrer en conflit avec des objectifs de développement, mais des ensembles de politiques peuvent rendre la situation gagnant-gagnant. Après tout, la REDD+ porte sur le climat, et le changement climatique est probablement le plus grand risque futur pour le développement dans les pays pauvres.»

Ce travail s’inscrit dans le cadre du Programme de recherche du CGIAR sur les forêts, les arbres et l’agroforesterie.

Arild Angelsen a pris la parole lors de «Scaling up CSA: policies, development and mitigation potentials», un événement en marge des négociations de l’ONU sur le climat à Varsovie en Pologne, le 12 novembre 2013.

Pour plus d’informations sur les sujets abordés dans cet article, veuillez contacter Louis Verchot à l.verchot@cgiar.org

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