Étudier le carbone dans les forêts de Zambie pour aider à élaborer une stratégie REDD+

La modification des régimes pluviométriques, la diminution de l’approvisionnement en eau, la mauvaise qualité des sols et la disparition d'espèces d’arbres ont un impact important sur les moyens de subsistance dans de district de Nyimba en Zambie.
, Wednesday, 21 Aug 2013
“Projek Hutan Nyimba” akan membantu pemerintah lokal, ilmuwan dan masyarakat lokal membangun gambaran lebih lengkap bagaimana hutan Zambia dimanfaatkan dan dikelola dalam rangka lebih menselaraskan REDD+.CIFOR/Jeff Walker

Le «Projet Forêt Nyimba» aidera les gouvernements locaux, les scientifiques et les communautés locales à créer une image plus complète de la façon dont les forêts de la Zambie sont utilisées et gérées, de manière à mieux concevoir la REDD+. CIFOR/Jeff Walker

Lusaka, Zambie (16 juillet 2013) – La modification des régimes pluviométriques, la diminution de l’approvisionnement en eau, la mauvaise qualité des sols et la disparition d’espèces d’arbres ont tous un impact important sur les moyens de subsistance dans de district de Nyimba en Zambie, selon des représentants de six villages locaux. Ils disent qu’une longue marche de 5 km pour trouver un arbre, autrefois commun, de mopane – prisé pour ses chenilles comestibles – est maintenant la norme.

Qu’est-ce qui se cache derrière ces changements dramatiques? Dans quelle mesure sont-ils causés par la pression croissante sur les ressources naturelles? À quel point sont-ils affectés par les lois coutumières, qui diffèrent d’un village à l’autre?

Les scientifiques du Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR) tentent de trouver des réponses à ces questions, et d’autres problématiques similaires, en travaillant avec des chercheurs basés dans les villages de la région pour comprendre l’utilisation et la gestion des ressources forestières.

Connu sous le nom de Projet Forêt Nyimba, ce projet de 3,1 millions de dollars, financé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) dans le cadre de l’Initiative des États-Unis pour le changement climatique mondial, aidera les gouvernements locaux, les scientifiques et les communautés locales à créer une image plus complète de la façon dont les forêts de la Zambie sont utilisées et gérées de manière à mieux concevoir la REDD+ – un mécanisme mondial dans le cadre duquel les pays développés paient les pays riches en forêts pour le carbone stocké dans les arbres afin de soutenir les intérêts locaux et nationaux.

Le projet sur deux ans mènera des enquêtes et des analyses approfondies afin de collecter des données d’inventaire forestier et de développer de nouvelles méthodes de suivi des variations des stocks de carbone dans les forêts zambiennes. Le but étant d’aider les décideurs politiques et les utilisateurs des forêts dans le développement d’une stratégie nationale visant à réduire les émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts.

«Plus de 60% ou près de 50 millions d’hectares de terres en Zambie sont couverts de forêts. Toutefois, avec un taux élevé de déforestation et une grande partie de la population rurale dépendant des forêts pour ses moyens de subsistance, nous avons besoin d’informations fiables sur l’état de nos forêts, comment les gérer, comment enregistrer les modifications des stocks de carbone et des stocks forestiers, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre», dit Wilbur Simuusa, le ministre zambien des terres, des ressources naturelles et de la protection de l’environnement.

«Le gouvernement zambien est reconnaissant envers USAID pour le financement de ce projet et nous sommes heureux que le CIFOR mène la recherche car il a une connaissance profonde de notre pays et est un pionnier dans le domaine de la foresterie internationale, a déclaré M. Simuusa.

«Nous sommes déterminés à bâtir un système efficace de surveillance, de notification et de vérification de nos forêts afin de mettre en œuvre la REDD+. Les conclusions du Projet Forêt Nyimba vont nous fournir les informations requises pour élaborer une stratégie REDD+ nationale, en accord avec les besoins locaux et les normes internationales.»

Selon une étude récente menée par l’ONU REDD*, la Zambie est en train de perdre entre 250 000 et 300 000 hectares de forêt par an à cause de l’agriculture et de la production de charbon de bois. L’exploitation non durable des produits forestiers, qui soutient 24% de la population locale, exerce également une pression sur les ressources forestières.

«La Zambie a un des taux de déforestation les plus élevé au monde et la déforestation est un des principaux moteurs du changement climatique mondial, a déclaré Ryan Washburn, directeur adjoint de la mission USAID Zambie.

«Le gouvernement américain s’est engagé à travailler en partenariat avec la Zambie pour renforcer sa stratégie nationale de déforestation et de dégradation des forêts qui aidera à préserver les forêts, la diversité biologique et les moyens de subsistance du pays.»

Un élément clé de la recherche sera de renforcer les capacités à l’échelle nationale et au niveau des districts afin de mener avec précision le suivi, la notification et la vérification (MRV) du carbone. L’objectif est de permettre aux utilisateurs de mieux comptabiliser le carbone et d’établir enfin des niveaux de référence à l’échelle sous-nationale et nationale.

Des ateliers et formations seront organisés pour les gouvernements locaux, les universités, les dirigeants des communautés et les départements forestiers locaux, afin de tester de nouvelles méthodes de surveillance des forêts au niveau des districts et des villages.

«Nous espérons que cette recherche dressera un bilan sur l’état actuel des forêts de Zambie, en fournissant des données scientifiques exactes à partir desquelles on pourra élaborer une stratégie REDD plus globale, qui tient compte des intérêts nationaux, tout en préservant les forêts et en soutenant les moyens de subsistance des populations locales, dit Davison Gumbo, scientifique au CIFOR et chef de projet.

«Si ce projet réussi à l’échelle des districts, nous ferons un certain nombre de recommandations au gouvernement de la Zambie par le biais du programme ONU-REDD du pays, qui, nous l’espérons, seront incorporées dans la conception d’un système national REDD.»

Pour Julian Fox, facilitateur de MRV ONU-REDD en Zambie, le Projet Forêt Nyimba est un processus rapide et unique.

«Jusqu’au lancement de ce projet, les efforts de l’ONU-REDD en Zambie ont été dans la première phase, qui implique de travailler au niveau national avec les institutions gouvernementales et des organisations non-gouvernementales (ONG) afin de construire une stratégie nationale et d’améliorer les capacités de MRV à travers des ateliers, des formations et des séminaires.»

«Le Projet Forêt Nyimba est un prolongement logique du travail national qui implique une mise en œuvre effective sur le terrain et l’implication des communautés locales. Nous sommes heureux que l’USAID, le CIFOR, le gouvernement zambien avec son Département des forêts, et la communauté de Nyimba se lancent dans ce projet, qui est une première du genre dans le pays. Nous attendons avec impatience ses conclusions qui feront partie intégrante des stratégies nationales de REDD+ de la Zambie, a conclu M. Fox.

«Bien que les résultats de ce projet aient certainement un grand impact sur la façon dont la Zambie gère ses forêts, ils pourraient fournir un modèle pour d’autres pays qui élaborent également des stratégies d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, a déclaré Peter Kanowski, directeur général adjoint du CIFOR qui était présent au lancement.

Pour plus d’informations sur les enjeux abordés dans cet article, veuillez contacter Davison Gumbo sur d.gumbo@cgiar.org.

Ce travail est soutenu par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

*Lien non traduit en français

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