Bonn, Allemagne (20 juin 2013) – Selon un nouveau rapport, des inquiétudes au sein des pays en développement à propos de la “conditionnalité des aides” – les versements effectifs de l’aide au développement seraient conditionnés à la réduction des émissions de gas à effet de serre – bloquent les négociations internationales sur le climat.
Une évaluation de l’efficacité du programme REDD+ devrait être mise en place pour vérifier les réductions d’émission au niveau national, afin que les objectifs soient transparents et mesurables, écrit dans un article récent intitulé “Principaux problèmes dans la vérification REDD+” Michael Dutschker, le directeur de Biocarbon consult, un réseau international pour la gestion des paysages, le climat et la bidiversité.
“La plus grande partie du travail technique à réaliser pour la surveillance des forêts et le compte-rendu des émissions est mis en danger par les désaccords liés à la fiabilité des finances pour les pays du REDD+ et à la vérification – problèmes intrinsèquement liés” dit-il.
Les principales pierres d’achoppement dans les négociations sur le changement climatique ont été les débats sur la manière de financer REDD+ et de mesurer, rapporter et vérifier (MRV) les émissions carbone.
En 2007, le but initial était de financer le programme REDD+ depuis le système d’échange de droits d’émission de carbone. Mais compte tenu de la faible demande sur les marchés carbone, la plupart des fonds pour ce programme, qui en est encore à ses débuts, provient des budgets de l’aide au développement. Cela lie l’aide au développement à des activités basées sur les résultats, qui doivent faire la preuve de l’accomplissement d’améliorations mesurables, ajoute M. Dutschke.
Rappelant aux négociateurs des pays destinataires la conditionnalité de l’aide, qui revient souvent à associer son octroi à l’achat de biens et services aux pays donateurs, la vérification est devenue un obstacle au processus de négociation, précise-t-il.
De nouvaux obstacles au fnancement de REDD+ vont surgir si aucune mesures de vérification régulées ne sont mises en place, ce qui limitera la possibilité d’un financement à long-terme de l’aide pour les pays en développement, selon cette recherche.
La déforestation et la dégradation de la forêt – surtout causées par l’expansion agricole, la conversion des forêts en pâturages, le développements des infrastructures et les incendies – sont responsables de 10 à 15 pourcent de l’ensemble des émissions de GES. C’est le deuxième secteur émetteur au monde, après l’énergie et juste avant les transports.
Les marchés de carbone sont sensés ouvrir la porte aux investissements nets dans la réductions des émissions dans les pays en développement. Toutefois, la majeure partie des 17,2 milliards de dollars de financement promis pour les projets de protection des forêts existantes a été attribuée aux pays en développement au travers de l’aide.
Pour M. Dutschke, les fonds sont sensés créer et supporter les stratégies pour les efforts de réduction du changement climatique du REDD+, basées sur les causes nationales de déforestation.
D’après la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les pays développés publient les rapports sur les émissions atmosphériques et les reculs issus des activités liées à l’exploitation des terres et à la foresterie.
Dans leur propres intérêt, selon Dutschke, les pays en développement devraient chercher à rejoindre un système de contrôle des émissions et de la déforestation de type MRV.
Le financement bilatéral et même multilatéral du REDD+ est soumis à des accords juridiques entre les parties qui incluent la plupart du temps les procédures MRV. Alors que le financement international sous la CCNUCC sera géré par un mécanisme international contraignant.
Sans accord sur la vérification et d’autres principes comptables solides, le financement du REDD+ risque de se fragmenter de plus en plus.
Pour plus d’informations sur les questions soulevées par cet article, veuillez contacter Michael Dutschke par email sur michael@biocarbon.net
Cette recherche fait partie de l’Etude Comparative Mondiale sur le REDD+, inclue dans le programme de recherche CGIAR sur la Forêt, les Arbres et l’Agroforeterie. Elle est supportée par l’Agence Norvégienne pour la Coopération au Développement, AusAid, le Département du Développement International du Royaume-Uni (DFID) et la Commission Européenne.
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