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Dans un contexte de dégradation progressive des espaces forestiers, de perte de la biodiversité et d’accroissement de la pression démographique, les décideurs sont de plus en plus concernés par la nécessité de conserver et de gérer durablement les ressources naturelles renouvelables au bénéfice des générations futures.

Compte tenu de nombreux services et des multiples fonctions (écologiques, économiques, sociales, culturelles, etc.) remplies par les ressources animales sauvages en Afrique centrale, la gestion durable de la faune et de la chasse devient un impératif et non plus une option. Répondre aux besoins alimentaires et économiques des populations locales tout en protégeant la biodiversité est un enjeu majeur pour les décideurs d’aujourd’hui.

En effet, les viandes provenant d’animaux sauvages terrestres ou semi-terrestres, dénommées « viandes de brousse », constituent une source primordiale de protéines animales pour les populations des pays d’Afrique centrale, et sont une composante essentielle de la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance dans les zones rurales.

Cependant, la pression croissante de la chasse a des effets tangibles sur la faune et est susceptible d’avoir des incidences à long terme sur les écosystèmes forestiers. Les espèces sont plus ou moins capables de s’adapter à la pression de la chasse selon leur démographie et leurs contraintes écologiques. Avec l’effet concomitant de la dégradation des habitats pour la faune, la chasse peut entraîner la disparition locale d’espèces de faune sauvage et avoir des conséquences durables sur la biodiversité.

Dans ce contexte, les communautés locales, en tant que principales utilisatrices de la ressource, sont de toute évidence en ligne de front pour assumer la gestion durable de la faune. Répondre à cet enjeu implique de soutenir les instances locales de gestion de la faune, qu’elles soient formelles ou informelles.

La pression croissante de la chasse a des effets tangibles sur la faune et est susceptible d’avoir des incidences à long terme sur les écosystèmes forestiers.

Nathalie van Vliet, CIFOR

En effet, le fait que la faune soit gérée par les populations locales au moyen de règles et de procédures élaborées par et pour elles-mêmes est le meilleur gage de durabilité de cette ressource La dévolution des droits aux peuples autochtones et aux communautés locales pour l’utilisation durable des ressources fauniques dans leurs territoires, s’inscrit en droite ligne de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones que les pays africains ont adoptée.

Comment faire en sorte que la chasse villageoise soit gérée durablement par les populations locales en Afrique centrale ? C’est pour répondre à cette question que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) ont lancé en 2012 un projet intitulé « Gestion durable de la faune et du secteur de la viande de brousse en Afrique centrale ». L’objectif de ce projet était de démontrer que la gestion participative de la faune peut être une option viable pour conserver les fonctions, l’intégrité et la biodiversité de l’écosystème forestier dans le bassin du Congo.

Dans ce contexte, la FAO, en partenariat avec le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), le Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR) et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), a développé une série d’outils à travers une démarche de recherche action qui propose une approche en étapes pour la mise en œuvre de la gestion durable de la chasse villageoise. Ces outils s’adressent aux gestionnaires et aux fonctionnaires en charge d’appuyer la gestion durable de la faune.

La dévolution des droits aux peuples autochtones et aux communautés locales pour l’utilisation durable des ressources fauniques dans leurs territoires, s’inscrit en droite ligne de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones que les pays africains ont adoptée.

Nathalie van Vliet, CIFOR

L’approche adoptée se base sur une démarche de gestion adaptative et se divise en deux étapes principales :

  1. Guide 1 : Le diagnostic préliminaire approfondi qui permet d’avoir une vision d’ensemble du système communauté-faune au temps 0 (identification du territoire de chasse, acteurs impliqués dans l’utilisation de la faune, instances de décision existantes, pratiques et niveaux de prélèvements, état de la ressource faunique, contribution de la viande de brousse vis-à-vis d’autres sources de protéines et la filière viande de brousse) ;
  1. Guide 2 : Le développement et la mise en œuvre du plan de gestion participatif de la chasse qui inclut le développement ou la validation de la structure de gouvernance locale pour la prise de décision, le développement d’un plan de gestion durable de la chasse villageoise, la mise en place de mécanismes qui assurent la durabilité de la gestion dans le long terme (mise en place d’un système de suivi, mécanismes de résolution de conflits et mécanismes de financement durables).

Dans ces deux guides, nous détaillons chacune de ces étapes afin de faciliter la réplication de la démarche dans d’autres sites en Afrique centrale.

Pour plus d'informations sur ce sujet, veuillez contacter Nathalie van Vliet à l'adresse courriel suivante vanvlietnathalie@yahoo.com.
Cette recherche a été possible grâce à l'aide financière USAID, UKAID and the European Union under the Bushmeat Research Initiative
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