Mettez les clichés de côté et envisagez l’égalité des sexes dans un contexte paysager – experte

L'élaboration de stratégies de développement, basées sur des résultats de recherche crédibles plutôt que sur des statistiques dépassées et non fondées, éliminera les stéréotypes liés au genre et renforcera la lutte contre le changement climatique, dit une experte du développement.
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Necesitamos cuestionar nuestros propias creencias y llevar a la práctica la investigación sobre género, dijo Esther Mwangi, Investigadora Principal del Programa de Bosques y Gobernanza del Centro para la Investigación Forestal Internacional. CIFOR/Ollivier Girard

Nous devons remettre en question nos lacunes et mettre en pratique la recherche sur le genre, selon Esther Mwangi, une scientifique chevronnée travaillant pour le Programme Forêts et Gouvernance du Centre International de Recherche Forestière (CIFOR). Photo: CIFOR/Ollivier Girard

VARSOVIE, Pologne (version originale publiée le 18 décembre 2013) – L’élaboration de stratégies de développement basées sur des résultats de recherche crédibles, plutôt que sur des statistiques dépassées et non fondées, éliminera les stéréotypes liés au genre et renforcera la lutte contre le changement climatique, dit une experte du développement.

Guider les politiques de développement durable vers un cadre d’«approche paysagère», avec une approchée intégrée de la gestion des terres, rendra la question du genre encore plus évidente dans les débats environnementaux, selon Seema Arora-Jonsson, professeur du développement rural, associée à l’Université des Sciences Agricoles à Uppsala, en Suède.

«Nous avons besoin de savoir comment et dans quel contexte les femmes et les hommes sont réellement en mesure de faire face aux différents effets du changement climatique», déclare Mme Arora-Jonsson, conférencière d’honneur lors d’un événement organisé par l’Union Internationale des Instituts de Recherches Forestières (IUFRO) au Forum mondial sur les paysages (GLF), en marge des négociations de l’ONU sur le climat à Varsovie, en Pologne.

«Nous devons déterminer précisément comment la vulnérabilité est engendrée dans des lieux donnés et selon les forces extérieures. Les politiques de développement doivent être flexibles et assurer la diversité. En outre, nous devons comprendre notre propre rôle dans la propagation des mythes sur le genre.»

Le genre devrait être considéré comme une catégorie d’analyse à travers laquelle on peut comprendre les relations de pouvoir entre hommes et femmes dans le domaine du travail pour l’environnement et du changement climatique, dit-elle.

«Ce qu’il faut retenir c’est que le genre ne fait pas référence aux femmes, comme on le présume souvent, mais que le genre est une relation. Nous étudions le genre comme une organisation de relations et comment ces relations ont des conséquences dans le monde réel.»

Se débarrasser des stéréotypes

La plupart des ouvrages sur le changement climatique ont tendance à perpétuer l’idée que les femmes seraient plus vulnérables et plus vertueuses – qu’elles seraient plus respectueuses de l’environnement – que les hommes, dit Mme Arora-Jonsson.

Ces deux hypothèses sont fondées sur trois vérités supposées sur les femmes: les femmes seraient en général les plus pauvres des pauvres; les femmes seraient plus sujettes à mourir dans des catastrophes naturelles; et les femmes seraient plus soucieuses de l’environnement.

Bien qu’il soit généralement admis que ce sont les pauvres des pays en voie de développement qui vont le plus souffrir du changement climatique, les chiffres les plus souvent cités, indiquant que les femmes représentent 70% des 1,3 milliard de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté dans le monde en développement, ne sont pas fondés, déclare Mme Arora-Jonsson.

«Aucune preuve scientifique n’a jamais été citée pour prouver la véracité de cette affirmation», affirme Mme Arora-Jonsson.

Elle a également contesté les statistiques qui prétendent que les femmes seraient 14 fois plus susceptibles de mourir dans des catastrophes naturelles causées par le changement climatique.

«Il n’existe aucun moyen de soutenir correctement ce chiffre», dit-elle. «Cela pourrait être vrai, mais nous n’avons aucun moyen de savoir si les femmes meurent plus là où elles sont socio-économiquement défavorisées. Ce que nous pouvons dire au sujet des catastrophes, c’est qu’elles exacerbent les inégalités existantes.»

«La chose la plus pernicieuse est que le genre devient invisible dans les débats sur le changement climatique – sur les images des négociations sur le climat on aperçoit un manque manifeste de femmes dans les postes de décision», déclare Mme Arora-Jonsson. «En supposant que nous savons déjà qui sont les femmes, nous de faisons pas l’effort de comprendre la nature des relations qui engendrent la vulnérabilité et comment elles pourraient être modifiées.»

Nous devons remettre en question nos propres lacunes et mettre en pratique la recherche sur le genre, constate Esther Mwangi, une scientifique chevronnée travaillant pour le Programme Forêts et Gouvernance du Centre International de Recherche Forestière (CIFOR). «Dans le domaine du genre il existe de nombreuses recherches de qualité et des connaissances sur l’approche paysagère. Mais malheureusement, elles ont à peine été utilisées pour faire avancer ou pour créer des actions favorisant l’égalité des sexes. Cela représente un casse-tête continu et nous devons penser à la façon dont les différentes actions pourraient faire avancer nos objectifs d’égalité hommes-femmes», dit Mme Mwangi. Sa recherche récente suggère que les femmes jouent un rôle plus actif dans les communautés forestières lorsque les institutions sont plus inclusives, lorsque les ménages ont davantage accès à l’éducation et lorsqu’il existe une plus grande égalité économique entre les sexes.

Pour plus d’informations sur les sujets abordés dans cet article, veuillez contacter Esther Mwangi sur e.mwangi@cgiar.org

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